Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour,
Après avoir montré ma pièce à un musicien compositeur, celui-ci ma fait une remarque qui m'intrigue.
Il ma dit mot pour mot: "II y a quelques maladresses par rapport au style, comme la répétition de la sensible sur l'accord 6/5 barré de la deuxième moitié de deuxième mesure. Vu que c'est une note très importantes et fonctionnelle, la répéter deux fois rends le segment un peu moins efficace que si tu n'y étais passé qu'une fois."
Qu'en pensez vous Jean-Luc?
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Bonsoir Ibadez38,
Concernant votre question, Jean-Luc y répondra probablement lundi.
Il me semble toutefois que c'est un accord V7a de Fam et cette sensible est aussi la tierce de cet accord.
Afin d'éviter toute erreur et faciliter le travail du modérateur (merci pour lui ) pourrez-vous à l'avenir indiquer le titre de votre message en sujet de mail à l'envoi d'une image.
Merci d'avance !
(le modérateur)
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Didier a écrit:
Bonsoir Ibadez38,
Concernant votre question, Jean-Luc y répondra probablement lundi.
Il me semble toutefois que c'est un accord V7a de Fam et cette sensible est aussi la tierce de cet accord.
Afin d'éviter toute erreur et faciliter le travail du modérateur (merci pour lui ) pourrez-vous à l'avenir indiquer le titre de votre message en sujet de mail à l'envoi d'une image.
Merci d'avance !
(le modérateur)
En effet c'est bien un accord "a" que j'ai oublié d'indiqué.
Pour le titre du sujet de mail, c'est noté
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Ce que sous-entend cette personne concernant la sensible, vous le savez et tous les élèves de Polyphonies ayant abordé le contrepoint le savent : on évite de redoubler la sensible, à cause de son importance dans le mode et surtout en raison de son attirance « naturelle » vers la tonique. Je ne vous apprends rien et je pense vous l'avoir dit au moins une fois depuis que vous travaillez à Polyphonies
Cela dit, il suffit de consulter les pièces étudiées pour constater qu'aucun des grands compositeurs que nous avons abordés en fait une règle. Ainsi à la mesure 11 de ce même nocturne, Chopin redouble la sensible – accord V7 en sibM avec en plus un parallélisme d'octaves la-sib -. Bach ou Mozart, tous ont procédé ainsi lorsque la conduite des voix rendait le redoublement de la sensible nécessaire. Beethoven procède ainsi très souvent dans ses sonates. Il y a donc une manière de faire qui rend cela acceptable. Et ce n'est pas le style, qui nous permet de justifier le redoublement ou non de la sensible mais la conduite des voix, c'est-à-dire celle des différentes mélodies simultanées. Et justement, votre exemple est une très belle illustration de ce que l'on peut faire :
Ici, en effet la sensible mi bécarre se trouve d'abord à la basse et dans cette voix, elle sera suivie à la mesure suivante de la tonique fa ce qui est très logique et qui fonctionne bien musicalement. Venons en maintenant à la note incriminée, le mi bécarre de la mélodie principale. Cette note fait partie d'un mouvement mélodique qui commence sur sib, dernier levé de la mesure précédente pour s'achever sur do, sommet mélodique de ce passage. Ce n'est donc qu'une des notes au levé de tout ce mouvement mélodique. Note au levé, la mélodie ne fait qu'y passer. Mi n'a pas besoin d'un mouvement obligé vers sa tonique. Elle se dirige vers le do au posé et au sommet.
Contrairement à ce que dit cette personne, le « segment » n'est pas rendu moins efficace car les deux notes ne sont pas situées dans un même plan. Le mi de la basse fait partie d'un mouvement mélodique constitué des notes au posé: il sera suivi de sa tonique. Tandis que le mi au levé de la mélodie est plus léger. Il est situé dans une autre continuité mélodique qui aboutit sur do. Cela aurait été différent si les deux mi étaient au posé dans les voix.
Il se trouve que votre pièce vient d'être placée sur la Galerie. Je vous invite tous à écouter attentivement ce passage. Vous pourrez percevoir que le mi bécarre de la mélodie n'interfère pas avec celui de la basse.
Je n'ai pas le temps de m'étendre sur la notion de style, concept que l'on ne développe pas à Polyphonies ni sur cette manière d'analyser qui amène ce genre de conclusions.. Il y aurait beaucoup à dire.
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Votre réponse très intéressante et tout à fait logique avec ce qu'on a appris des cours à polyphonies.
Jean-Luc a écrit:
Je n'ai pas le temps de m'étendre sur la notion de style, concept que l'on ne développe pas à Polyphonies.
C'est dommage, mais peut-être un jour, si vous avez le temps, en faire un article dans le mensuel. Je trouverais ça très intéressant.
Merci pour votre réponse.
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