Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonsoir Jean-Luc,
Je viens de consulter le cours 23 sur le schème en imitation rétrograde.
On y lit le commentaire sur l'analyse du rétrograde (juste après la page n°4) :
"L'analyse de notre schème rétrograde est correcte. Toutefois certaines imitations rétrogrades ne peuvent être analysées. Dans ce cas une seule solution s'impose : recommencer l'exercice avec un autre schème initial".
Cela m'amène à poser deux questions :
1) Je pensais que tout (fragment de) cheminement quel qu'il soit pouvait être analysé maintenant que nous disposions de tous les outils développés jusqu'au cours 19 - effectivement on ne pouvait pas analyser certaines mélodies avant d'avoir vu, par exemple, la notion de note fonctionnelle au posé. Or le commentaire du cours semble indiquer que certains schèmes ne peuvent pas être analysés. Pouvez vous donner un exemple ?
2) La méthodologie d'analyse mélodico-rythmique est une spécificité de la pédagogie de Polyphonies et donc récente dans l'Histoire de la musique. Comment les compositeurs du passé pouvaient-ils être certains du bien fondé, du point de vue mélodico-rythmique, du choix de leurs schèmes, et donc des imitations rétrogrades en découlant ?
Merci d'avance pour votre éclairage.
Pascal
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Ici ce n'est pas le schème qui est en cause pour l'analyse mais son imitation. Il y a un grand nombre d'imitations possibles et elles changent la plupart du temps l'analyse. Ainsi, si par exemple dans votre imitation, vous agrandissez un intervalle et que cela génère un passage de A en B par mouvement disjoint, votre imitation ne répond plus aux critères d'analyse souhaités.
Cette méthodologie a été élaborée par Jean Robert à partir de nombreuses analyses de chansons populaires de tradition orale puis transposée dans le langage musical de l'époque de Bach, qui est également un langage traditionnel. La logique y est la même en effet. Ces deux langages musicaux, finalement assez proches ont mis des siècles à se mettre en place avec une cohérence et une logique remarquables. C'est cette logique que Jean Robert a décelé et formulé dans sa pédagogie mais les compositeurs la connaissaient de par leur formation. Ils apprenaient beaucoup en recopiant les œuvres de leurs prédécesseurs.
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Merci pour votre réponse
Il est en effet fascinant que cette logique et cette cohérence se soit mise en place au fil des siècles alors que les acteurs de cette grande Histoire ne disposaient pas des moyens de communication actuels !
Vis-à-vis de l'analyse des imitations rétrogrades, je déduis du cours et de votre réponse que, par exemple, avoir un schème initial tout en A et une imitation en partie en A et en partie en B ne pose pas de problème du moment que l'imitation s'analyse ainsi avec des passages de A en B par mouvements conjoints ?
Je pars sur ce principe pour préparer mes exercices.
Pascal
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Pour la recherche de vos schèmes, ne les bridez pas trop à l'avance. Expérimentez plutôt! Certains schèmes pourront convenir dans tel type d'imitation mais dans un autre. Ces cours servent un peu de laboratoire. Ils permettent d'essayer les combinaisons et de diversifier. Ne vous en privez pas
Les compositeurs qui jalonnent l'histoire de la musique communiquaient plus qu'on ne le pense. Bach ou Mozart avaient connaissance de ce qui se produisait musicalement à leur époque. Et en écriture, nous avons un grand avantage. Une partition nous permet de comprendre le langage et l'expression d'un compositeur. Les partitions ont toujours circulé librement à travers toute l’Europe (pas à la vitesse d'Internet mais rapidement quand même). Les compositeurs n'avaient aucun mal à analyser les œuvres de leurs contemporains.
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