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Joseph Martin Kraus : un contemporain de Wolfang Amadeus Mozart (I)

La période classique de la musique (1750 à environ 1830) m’intéresse depuis plusieurs années. A coté des trois Maîtres (Haydn, Mozart et Beethoven) d’autres compositeurs de cette époque, moins connus, attirent également mon attention. Depuis plusieurs mois, j’écoute régulièrement des œuvres de Joseph Martin Kraus. Ce dernier est l’exact contemporain de Mozart. Né la même année (1756) il lui survécut de un an (1792)... Lire l’article


- Joseph Martin Kraus : un contemporain de Wolfang Amadeus Mozart (I)
- Joseph Martin Kraus : un contemporain de Wolfang Amadeus Mozart (II)


Depuis plusieurs mois, j’écoute régulièrement des œuvres de Joseph Martin Kraus. Ce dernier est l’exact contemporain de Mozart. Né la même année (1756) il lui survécut de un an (1792). La période classique de la musique (1750 à environ 1830) m’intéresse depuis plusieurs années. A coté des trois Maîtres (Haydn, Mozart et Beethoven) d’autres compositeurs de cette époque, moins connus, attirent également mon attention. Parmi ceux-ci : Josef Myslivecek (1737-1781), Johann Baptist Vanhal (1739-1813), Leopold Kozeluch (1747-1818), Joseph Martin Kraus (1756-1792, Jan Ladislav Dussek (1760-1812), Luigi Cherubini (1760-1842), Joseph Wolfl (1773-1812) et Johann Nepomuk Hummel (1778-1837).

Personnellement, je ne considère ces compositeurs ni comme mineurs ni comme secondaires. Leurs œuvres présentent des qualités (richesse mélodique, maîtrise contrapuntique, etc.) qui mériteraient d’être davantage connues du public et des mélomanes. On peut même y trouver (de mon point de vue) de véritables joyaux. L’écoute de ces compositeurs (et d’autres encore) permettent, par ailleurs, de placer les grands maîtres dans leur contexte, l’univers musical dans lequel ils ont évolué, de mettre en évidence telle ou telle influence, réciproque ou non.

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Joseph Martin Kraus

D’origine allemande, il fit sa carrière en Suède, à la cour du roi Gustav III. Ce dernier lui permit d’entreprendre un voyage de cinq ans (de 1782 à 1787), à travers l’Europe, pour être au fait des tendances musicales, notamment en matière de création théâtrale. Kraus se rendit en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Angleterre, en France et rencontra à cette occasion Haydn et Gluck. Il est l’auteur de plus de trente symphonies (dont une quinzaine ont été conservées), de quinze quatuors à cordes (dont neuf ont été conservés), d’opéras, de pièces sacrés (requiems Te Deum, oratorios ...), de musiques de scène, de sonates pour piano, de concertos, etc., soit plus de deux cents pièces référencées. On trouve dans son oeuvre :
- rigueur contrapuntique (cf. premier mouvement du Quatuor à cordes en sol mineur opus 1 n°3, la fugue de l’Ouverture en ré mineur VB 147, la double fugue du dernier mouvement de la Symphonie en do mineur VB 148 composé à l’occasion de l ‘assassinat du roi Gustav III)
- richesse du travail thématique (cf. les allegros des sonates et des symphonies...)
- hardiesse harmonique
- inventivité (cf. à nouveau la Symphonie en do mineur VB 148 : le troisième mouvement consiste uniquement en l’énoncé d’un choral suédois, lequel est repris mais varié dans le final) même si on note parfois la présence de procédés archaïques.

Kraus se réclamait du courant “Sturm und Drang”. Il a fait siennes les règles et formes musicales de son temps (cf. la forme sonate etc.) mais, comme d’autres compositeurs, ne s’y est pas enfermé, a su faire preuve d’originalité, ouvrant des perspectives nouvelles. On considère qu’il anticipe Beethoven, constitue un pont entre Haydn et ce dernier.

Pour celles et ceux qui désireraient entrer dans l’univers musical du Mozart suédois (ainsi le surnomme-t-on parfois), je leur conseillerais les volumes 1 et 3 des symphonies publiées chez Naxos. Terminons par ce jugement que fit Haydn à propos d’une symphonie de Kraus dont l’identité reste incertaine : « La symphonie qu’il a écrite ici à Vienne spécialement pour moi sera considérée comme un chef d’œuvre pour les siècles à venir. Croyez-moi : peu de gens sont capables d’écrire une chose comparable ».


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    Michel POULAIN
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