Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
Vous n'êtes pas identifié.
Une question existentielle dont je n'arrive pas à dépêtrer sur un accord que j'utilise dans une progression mais que je n'arrive pas à chiffrer.
En la mineur par exemple, on a Am Bmb5 C Dm Em F G.
Sur 4 mesures, si je prends (en boucle) || Am | X | C | X || et que pour X je prends Fm, je suis en terrain connu (et moult fois utilisé et entendu) mais je n'arrive pas à chiffrer cet accord !
La raison de son "existence" est pour moi qu'en la mineur harmonique, le sol# qui est introduit peut servir par enharmonie de lab et donc justifier la présence d'un Fm. Ou dans l'autre sens, en plaçant Fm avant de retourner au Am, on introduit lab qui est enharmonique de sol# et joue donc le rôle de sensible. Et ça marche vers C en raisonnant lab en tant que telle, c'est alors un chromatisme la-lab qui se résout sur sol dans le C.
Mais VIm n'appartient pas au mineur modal (VIM7), au mineur harmonique (VIM7) ou au mineur mélodique (VIm7b5) ! Et ce n'est pas non plus un emprunt au mode "m" (VI7M) ni au mode "n" (VIm7b5).
Peut-être est-ce à chiffrer comme un fa-lab-do ou un fa-sol#-do suivant le contexte, ce qui en fait dans tous les cas un accord de passage, chromatique. Mais je le chiffre comment en chiffre romain ? Je change pas de tonalité juste avec cet accord quand même ?
Help !
Hors ligne
Il s'agit bien d'un accord de fa mineur. Dans le ton de la mineur, c'est le degré VI dont la tierce minorée. Il s'agit bien d'un lab et non d'un sol# . Ce type d'enchaînement a vu le jour au XXème siècle après que des compositeurs comme Debussy Ravel ou Schöenberg ont complètement bouleversé le langage classique. On ne peut pas l'analyser dans la logique de cette écriture. Nous sommes plus proche de Chopin ou de Debussy que de Stravinsky. Il faut donc chercher l'analyse la plus simple possible, ici une minoration de la tierce de l'accord VI. Ce ne peut pas être un sol#. Sol# est la sensible. Elle génère une tension et elle est attirée naturellement vers la tonique la. Ici, à l'accord suivant on trouve un sol. La fonction mélodique logique de ce lab est la note de passage chromatique entre la et sol: la-lab-sol.
Hors ligne
Merci pour cette réponse !
Ok pour le Fm de la mesure 2 qui va vers C qui génère la-lab-sol.
Mais pour le Fm précédé de C qui retourne vers Am, le chromatisme est sol-lab-la. Ne doit-on pas le noter sol-sol#-la plutôt ? Et du coup, est-ce que le Fm en mesure 4 est toujours un degré VI minoré ?
Et pour le chiffrage, je dois noter VIm si je l'utilise ?
Hors ligne
J'avais oublié de répondre pour le chiffrage VIm est en effet celui qui est le plus logique.
Dans l'autre sens, do-fam-lam cela ne change pas fondamentalement l'accord. Effectivement dans la logique de l'écriture, ce devrait être un sol# puisqu'il va vers la. D'un point de vue sonore la sensible est bien perçue comme telle ici. Cet enchaînement est réellement cadentiel car il comporte aussi le mouvement fa-mi, sensibilisation supérieure de la dominante. On pourrait aussi le considérer comme un accord sol# si# (ré)-fa. Je pense toutefois que dans ce type de musique, il vaut mieux par souci de simplification le considérer comme un VIm.
Hors ligne
Merci pour toutes ces précisions !
Je m'étais demandé pour l'éventuel sol#-si#--la par enharmonie. Mais comme la tierce est majeure, ça ne correspondait pas à un éventuel VII°. Ce serait plutôt le ré# qui serait manquant non ? Pour avoir un G#(b9) avec le ré# qui sensibiliserait la quinte mi du Am ?
Je le noterai donc VIm dans tous les cas si je l'utilise !
Hors ligne
Les deux solutions sont envisageables ici. Ré bécarre signifie que l'accord sol# si# ré fa est l'accord VII7 avec une majoration de la tierce (mais que l'on pourrait tout à fait analyser également comme un do, anticipation du do de la-do-mi). L'accord sol#-si#-ré#-fa serait quant à lui un emprunt.
Hors ligne
Merci pour vos réponses très précises !
Hors ligne
Pages: 1