Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
Vous n'êtes pas identifié.
Bonjour Jean-Luc,
Lorsque vous présentez dans le cours les différentes possibilités d'extensions, vous ne mettez pas celles-ci explicitement en relation avec la question du mode ou de la tonalité.
Lorsque l'extension n'est pas diatonique (par ex la 9# et la 13b sur C9#13b en Fa M), doit-on l'assimiler à du chromatisme, ce qui induit peut-être plus de "rigueur" au niveau préparation/résolution ?
Ou bien peut-on la considérer comme un emprunt à un autre mode '(ex précédent = emprunt à Fa m, CM7#4=emprunt à Sol M ou C lydien, etc..)?
Ma question est peut-être mal posée...
J'essaie autre chose : quelle logique suivre dans le choix de telle ou telle extension sur tel ou tel enchaînement harmonique ? la conduite des voix peut-elle primer sur la logique tonale/modale ?
Dernière modification par aspegic1000 (23-10-2017 02:03:56)
Hors ligne
Le langage du jazz obéit à une logique de la musique du XXème siècle, post-debussyste. L'accord y est considéré pour lui-même, pour sa "couleur sonore", et peut même être indépendant du mode ou des conduite des voix de la polyphonie. Le musicien de jazz aura tendance à employer ce genre d'extensions en tant qu'emprunt. La "couleur sonore de l'accord" (notion à laquelle je n'adhère pas du tout, je vous le dis franchement ) suffit pour le justifier à un moment donné, qu'importe le ton de l'emprunt. Par contre, vous qui avez un bon bagage en composition et écriture classique, vous pouvez insérer l'extension d'une manière plus logique en tenant compte de la conduite des voix, sans toutefois appliquer des contraintes aussi rigoureuses qu'en écriture classique (préparation ou résolution). En fait, vous êtes assez libre dans ces choix
Hors ligne
Merci pour votre réponse.
Jean-Luc a écrit:
Le langage du jazz obéit à une logique de la musique du XXème siècle, post-debussyste. L'accord y est considéré pour lui-même, pour sa "couleur sonore", et peut même être indépendant du mode ou des conduite des voix de la polyphonie. Le musicien de jazz aura tendance à employer ce genre d'extensions en tant qu'emprunt. La "couleur sonore de l'accord" (notion à laquelle je n'adhère pas du tout, je vous le dis franchement ) suffit pour le justifier à un moment donné, qu'importe le ton de l'emprunt.
Avez-vous des ex. musicaux précis à nous donner ? Ce serait intéressant de pouvoir confronter l'écoute à l'analyse de partitions qui poussent un peu loin ce parti pris "impressionniste"... Les maigres connaissances que j'avais en jazz jusqu'à présent m'amenaient à penser qu'il y avait qd même toujours une logique "objective", une cohérence sous-jacente à ces superpositions harmonico-mélodiques parfois très déroutantes... (le blues pouvant en être l'ex le plus basique). Mais peut-être que l'habitude et l'écoute répétée suffisent à construire une impression de "logique", quand elle n'est dû qu'au talent de l'artiste à manier ces différentes "couleurs" sonores...
Jean-Luc a écrit:
Par contre, vous qui avez un bon bagage en composition et écriture classique, vous pouvez insérer l'extension d'une manière plus logique en tenant compte de la conduite des voix, sans toutefois appliquer des contraintes aussi rigoureuses qu'en écriture classique (préparation ou résolution). En fait, vous êtes assez libre dans ces choix
C'est bien ainsi que j'ai élaboré mes derniers exercices, mais en "justifiant" qd même mélodiquement l'emprunt harmonique... là encore, je suppose que la "technique" du blues (l'effet polytonal et la gestion des superpositions dissonantes) peut nous servir de guide...
Hors ligne
Bonjour Aspegic1000,
Peut-être trouveras-tu des "justifications" à l'utilisation mélodique de ces extensions chromatiques dans la théorie de Georges Russell "Lydian Chromatic Concept of Tonal Organization (1953)" qui a été à l'origine (semble-t-il) du Jazz modal avec Bill Evans et Miles Davis (l'album Kind of Blue https://www.youtube.com/watch?v=kbxtYqA6ypM) qui en auraient appliqué les préceptes à leurs compositions.
Pour ce qui concerne le Free Jazz, par contre, difficile d'en connaître les justifications exactes autre qu'harmoniques. Les Bossa-nova et musiques latino-jazz peuvent justifier de dissonances mélodiques dans les extensions par l'usage systématique de notes pédales.
Hors ligne
Le jazz est une musique qui repose avant tout sur l'improvisation. Les partitions plus complètes qu'une mélodie avec le chiffrage américain sont difficiles à trouver ce qui complique le travail d'analyse. On peut trouver des partitions de Bill Evans qui composait vraiment. L'ouvrage de G. Russel que propose Didier est une bonne piste, je pense.
Hors ligne
Merci pour vos réponses et suggestions, Didier et Jean-Luc.
Dommage qu'il n'existe pas de traduction VF de ce livre, que vous évoquez également dans le cours Jean-Luc...
Il y a également les nombreux ouvrages / méthodes d'enseignement du jazz, type "clés pour l'harmonie" de J. Anger-Weller ou le colossal "La partition intérieure" de J.Siron... mais à condition de savoir y trouver son chemin ..
Je pense que j'y retournerais d'ici qques tps, avec les outils de Polyphonies, ce sera probablement plus facile...
Hors ligne
Le cours 17 traite encore des arrangements jazz, ce qui vous donnera quelques outils de plus.
Hors ligne
Alors j'attendrais au moins jusque là..
Hors ligne
Pages: 1