Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour Jean-Luc
Nous avons commencé par ne pas autoriser l'enchaînement VI - I.
Dans la pièce de Haydn, nous trouvons un enchaînement VI - I, mais en réalité cet enchaînement n'en est pas un, puisque le vrai enchaînement est V - VI - coupure - I.
Au gré de mes lectures, je tombe sur le passage ci-dessous (Mozart, KV407, quintette pour cor en mi bémol, violon, deux altos et violoncelle). J'ai laissé les altos en clé d'ut (parce que ça ne me gêne pas :-) ), mais j'ai réécrit le cor comme on va l'entendre (parce que j'ai beaucoup de mal avec les instruments transpositeurs :-( ). J'ai rajouté l'analyse.
On a aux mesures 5 et 6 un enchaînement V - VI - Ia. Il y a bien un V avant le VI comme chez Haydn, mais il n'y a aucune césure entre VI - I. Bien au contraire, puisqu'il s'agit du déploiement du thème initial.
Que faut-il en conclure ? VI - I non mais V - VI - I oui ?
Ou je simplifie un peu trop ?
Merci d'avance
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Merci Rookie 75 pour ce bel exemple tiré de Mozart et pour votre présentation qui permettra à tous de bien le comprendre.
Effectivement, il s’agit bien d’un enchaînement VI-I. On pourrait considérer que l’accord mib sol sib est un accord VI7 sans la fondamentale. C’était peut être l’idée initiale. Mais votre analyse est juste, on entend bien un enchaînement I-V7-VI-Ia.
On trouve parfois dans les compositions des grands maîtres ce genre d’exemples qui ne correspondent pas aux pratiques habituelles. Je n’ai pas rencontré souvent de fausses cadences. Il faut savoir qu’il n’y a aucune règle écrite qui interdit la fausse cadence. Toutefois, en analysant les compositions baroques, classiques et même romantiques, on constate qu’elles ne sont pas employées. Le discours musical s’articule essentiellement avec des cadences parfaites ou imparfaites, soit avec des accords V, VII ou I. Les accords II, IV ou VI sont des accords alternatifs qui s’articulent autour de ces cadences. La fausse cadence VI-I n’a pas d’intérêt dans le discours d’un point de vie cadentiel. Son effet cadentiel est trop mince. Si on écoute ce passage, très beau d’ailleurs, on ne perçoit ni tension ni résolution. L’enchaînement se fait en douceur.
Il faudra attendre que des compositeurs veuillent sortir de ce langage cadentiel (issu du majeur) à l’instar de Chopin pour découvrir des enchaînements VI-I ou II-I.
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