Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour,
Je suis en train de travailler avec un des choeurs chers à mon coeur, la Messe en Do de Gounod et ô stupéfaction ! que vois-je dans le Sanctus ? les alti font Sol sol (Sa-nctus) puis mi-mi (San-ctus) alors que mes amis les basses pendant ce temps font Do - do La-la !!!! dites moi que je rêve ? il n'y aurait pas des quintes à la suite qui traînent par là ???
Est-ce bien raisonnable mon cher Charles d'avoir loupé ce détail alors que tout le reste est magnifique ?
Jean-Luc aurait-il une explication à cette erreur technique impardonnable ?
Si Gounod peut, pourquoi pas nous ?
Cette découverte m'a fait perdre le sommeil et le respect du contrepoint !
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Gounod, le premier rockeur!
En effet, l'histoire de la guitare rock est remplie de quintes parallèles ...
Voilà mon explication hautement musicologique.
Dernière modification par turbo chaussure (25-01-2013 20:18:51)
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Quel plaisir de retrouver un de nos anciens ici
Les parallélismes de quintes ou d'octaves que l'on trouve chez Debussy ou Ravel font partie de leur langage musical. Ils ne sont pas isolés et répondent à une logique de l'écriture.
Je doute que Gounod l'ait placé intentionnellement. C'est probablement un oubli de sa part. Si vous pouviez nous montrer l'extrait incriminé que nous puissions le voir de notre propre yeux. Peut être était ce un hommage aux premières polyphonies, dont le langage repose sur ces parallélismes de quintes et d'octaves. Scarlatti par exemple les emploie ainsi pour donner un caractère champêtre
Eviter ou placer ces parallélismes n'est pas gage de beauté dans une pièce. Quintes et octaves sont les deux premières consonances, les plus fortes. En effet, d’un point de vue sonore, les deux notes de l’intervalle fusionnent véritablement, les rendant moins distinctes. Au moment du parallélisme, la polyphonie est affaiblie puisque l'on ne perçoit plus clairement deux lignes avec leur propre mouvement mais une seule voix pendant un bref moment.
Vous avez peu de chance de trouver ce type de parallélisme dans des musiques d'essence polyphonique comme celle de Bach.
Effectivement, cent ans après Debussy les musiciens de rock à leur tour employé ces parallélismes. Il ne s'agit pas dans ce cas de polyphonie.
Cela dit, j'aimerai bien voir cet exemple
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J'ai comme la vague impression que Jean-Luc doute de mon aptitude à voir des quintes parallèles et qu'il ne me croit pas ...
Homme de peu de foi, pourquoi douter ?
http://partitionchoeur.fr/images/partit … 879599.pdf
Mesures 2-3 entre la basse et l'alto comme déjà indiqué ... mais par la suite il se reprend !
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Je ne voulais surtout pas remettre en cause votre perspicacité, loin de là. C'est le contexte de ces parallélismes que je souhaitais découvrir.
Et en effet, après vu l'exemple, ce parallélisme m'apparaît plus comme provenant dune inattention que d'un choix délibéré du compositeur. Car là nous sommes en plein XIXème et ce genre de fantaisie n'était pas de mise. Vous observerez qu'elle n'apparaît pas à l'orgue mais n'arrive qu'avec le chœur. Peut être a t-il commencé par écrire pour le clavier et a effectué la partie chorale dans un second temps.
En tout cas, cela apparaît comme une belle erreur de parallélisme...
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C'est exactement ce que je pensais :
1) à l'orgue il n'y a pas ce parallélisme. Certainement a-t-il écrit sa pièce au clavier puis ensuite "arrangé" pour le choeur.
2) ce n'est pas volontaire car ça ne colle pas du tout avec le reste de la pièce (ni avec le reste de la messe)
Soit dit en passant, ça n'enlève rien à la beauté de la messe (le Kyrie, le Gloria ou le O Salutaris Hostie sont magnifiques et d'une simplicité dans l'écriture déconcertante)....
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Je pense aussi que la pièce a été conçue au clavier dans un premier temps. Effectivement, cela n'enlève rien à la beauté de la pièce. Vous pourrez faire une expérience intéressante en montant la pièce avec votre chœur: faites travailler les parties basse/alto et vous constaterez l'effet du parallélisme sur la polyphonie. Dommage qu'il soit présent dès le début mais vous constaterez que les mouvements mélodiques autonomes de ces voix ne commencent qu'après le parallélisme.
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Mais ces quintes parallèles sont elles bien de Gounod ?
Sur le site d'un descendant de Gounod ( http://www.charles-gounod.com/ ), on peut lire:
"N° 7 Messe brève Aux Chapelles [CG 72b], en Ut M (adaptation, par Gounod ? pour soli et chœur mixte, de la Messe n° 4)."
Le ? me fait oser écrire que si l'alto chantait mi mi, puis mi mi, ce ne serait peut-être pas plus mal !
Avez vous essayé avec votre chœur ?
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Effectivement, ce ne serait pas étonnant que cette adaptation de la messe n°4 ait été réalisée par quelqu'un d'autre que Gounod.
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