Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour,
Je profite de l'effervescence questionneuse sur ce cours pour la petite interrogation suivante. Je m'étonne d'ailleurs qu'elle n'ait été posée plus tôt... (mais elle ne se pose peut-être pour les musiciens avertis parmi vous )
Y a t-il un lien direct entre les signes utilisés pour symboliser le grand rythme (< et >) et leur usage courant qui désigne les mouvements d'intensité crescendo et decrescendo ?
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Bonjour Aspegic1000,
Pour moi, en pratique de chant choral, c'est évident, lorsqu'une mélodie monte, sauf indication contraire explicite, la voix fait naturellement un cres. jusqu'à la note la plus haute et à l'inverse un decr. lorsque la mélodie redescend. Écoutez les grands airs lyriques, il est rare (mais parfois sublime) d’atteindre la note aiguë sur une nuance piano, dans le cas où cela se fait, il y a une expression particulière de douceur en montant ou de force en descendant mais le mouvement naturel suivra plutôt les accents données par l'arsis en tension et la thésis en détente.
Mais, la question mérite d'être posée en effet, l'expression étant tout ce qui rend la musique si subtile .
Dernière modification par Didier (28-03-2014 11:28:56)
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Bonjour Didier,
Didier a écrit:
Pour moi, en pratique de chant choral, c'est évident, lorsqu'une mélodie monte, sauf indication contraire explicite, la voix fait naturellement un cres. jusqu'à la note la plus haute et à l'inverse un decr. lorsque la mélodie redescend.
Sans doute du fait de l'énergie mobilisée pour passer d'un registre à un autre (ce qu'on éprouve, comme vous dîtes, très physiquement dans la pratique du chant ou des vents... et c'est bien je crois ce que décrit le mouvement arsis/thésis, tension/détente et le cheminement qui en découle...) et du fait aussi qu'un son aigü et un son grave sont perçus à des niveaux d'intensité différents par l'oreille (http://www.easyzic.com/dossiers/amplitu … e,h29.html)
Mais ce lien est-il si évident ?
Il me semble que les indications d'expression dynamique "cresc/decresc" (qui - sauf erreur de ma part - sont assez tardives en fait ds le langage musical) visent à transposer sur le plan de l'intensité (volume sonore) ce qui était jusqu'alors seulement de l'ordre de l'amplitude sonore...
En regardant un peu de littérature musicale pour piano, je remarque ainsi que ces indications interviennent souvent sur des passages assez statiques mélodiquement, ou bien alors en rupture avec le "mouvement naturel" dont vous parlez...
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Il n'y a pas de lien direct entre ces deux symboles même si très souvent ils correspondent. Le grand rythme symbolise les tensions et les détentes des mouvements mélodiques. Si l'on interprète une musique composée avant l'introduction des symboles de crescendo et decrescendo dans les partitions, on peut s'appuyer sur le grand rythme. C'est plutôt logique d’accroître la puissance sonore en même temps qu'augmente la tension mélodique.
Mais à partir du moment où les symboles de crescendo et decrescendo sont indiqués par le compositeur (et non par l'éditeur) dans les partitions, c'est elles que l'on doit suivre. Et comme il s'agit d'un outil d'écriture, les compositeurs ont peu à peu exploité toutes ses possibilités. Il n'est donc pas étonnant que l'on trouve des crescendo dans une phase de détente ou l'inverse...
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Merci Jean-Luc pour ces précisions.
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