-En effet on est en ré mineur modal ici.

- L'accord initial est la-do#-mi- sol-sib soitun accord de 9ème mineure. Mi a été chromatisé en mi#. Il est devenu fa par enharmonie. Ce chiffrage est d'ailleurs celui de la partition originale. Le problème de l'enharmonie est que l'on ne peut plus identifier clairement l'accord. Elle est très employée en jazz pour faciliter la lecture mais elle est très gênante pour l'analyse. D'autre part,la cadence parfaite est plus souvent utilisée que la cadence sous-plagale,  et cela dans tous les styles musicaux. En analysant, pensez en priorité à l'accord V mais attention, là encore ce n'est pas une règle

Bonjour Jean-Luc,

J'ai deux questions à ce sujet:

1) Je pensais que la notation en chiffres romains n'allait que jusqu'à la 7ième et que les 9èmes, 11èmes et 13èmes étaient des dissonances non prises en compte par ce chiffrage, à la vue de la correction du cours, il semble que je me trompe. Qu'en est il en fait?

2) Comment peut-on raisonnablement faire la différence entre le Ré mineur et le Ré mineur modal ici puisque les degrés 6/7 sont dans un mouvement descendant?

Effectivement, mais en majorant ce do en do#, il se créé une fausse relation avec la basse qu'on évite en conservant la note la plus longue (do). C'est bien ce qui se pratique en mode mineur harmonique ?

Cependant comme il n'y a jamais de majoration dans l'ensemble de la mélodie, elle peut donc être en mineur modal mais les accords de cadence (mesure 6 et 14) majorent le degré 7.

On pourrait donc conclure au mode mineur modal aux vues de la mélodie et de la ligne de basse car il n'y a aucune majoration mais deux accords ont le degré 7 majoré, ce qui nous ramène au mode mineur harmonique.

Décidément, l'analyse des modes n'est pas quelque chose d'évident.

Donc une mélodie en mineur modal et des cadences d'accord en mineur harmonique, de quoi jouer sur l'ambiguïté du mode mineur.
Merci Jean-Luc pour ces explications.