Forum des élèves de Polyphonies, école à distance d'écriture musicale et de composition.
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Bonjour Jean-Luc
Jusqu'à présent je m'efforçais de pouvoir chanter les mélodies des exercices à l'écriture avant d'éventuellement les vérifier au piano.
Pour cette série, je n'y arrive pas ou alors très difficilement (je suis obligé de chanter d'abord le mode +m, puis essayer de le faire en partant de la tonalité choisie en intégrant le VII majoré, enfin essayer très laborieusement au fur et à mesure de la mélodie en tenant compte des majorations et des minorations mais très vite je me perds en route !!!).
Bref, la question que je me pose pour ces exercices : ce travail d'audition intérieure est-il indispensable ou peut-on se contenter du cheminement mél./ryt. en "mode graphique" (variations des messages, etc..) quitte ensuite à écouter ce que ça donne au clavier, comme pour les exos d'harmonie ?
J'ai remarqué que ce travail "à la sourde" (comparable un peu à "l'écriture automatique") est intéressant et réserve des surprises (trop consciemment, j'ai tendance comme je suppose tt le monde à répéter sans vraiment m'en rendre compte des "formules" déjà entendues) mais faut-il, ds le cadre de ces exercices, le privilégier ou au contraire essayer de tendre à la maîtrise consciente de ce que l'on écrit - donc tjrs pouvoir chanter ces mélodies ?
Thomas
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aspegic1000 a écrit:
ce travail d'audition intérieure est-il indispensable?
Au stade où nous en somme de l'apprentissage, il n'est pas conseillé et sera plutôt un frein à l'apprentissage des techniques. Vous décrivez de manière
aspegic1000 a écrit:
peut-on se contenter du cheminement mél./ryt. en "mode graphique" (variations des messages, etc..) quitte ensuite à écouter ce que ça donne au clavier, comme pour les exos d'harmonie ?
J'ai remarqué que ce travail "à la sourde" (comparable un peu à "l'écriture automatique") est intéressant et réserve des surprises (trop consciemment, j'ai tendance comme je suppose tt le monde à répéter sans vraiment m'en rendre compte des "formules" déjà entendues)
Vous avez parfaitement perçu et décrit la problématique ici:)
Ecrire ces exercices en chantant intérieurement les mélodies vous amène effectivement à répéter ce que vous avez déjà entendu. En corrigeant les premiers travaux de mélodie, la différence entre ceux qui écrivent avec l'aide de l'audition et ceux qui ne le font pas est frappante:
Ceux qui chantent intérieurement ont tendance par exemple à écrire cinq fois la même mélodie, ou alors à cantonner la mélodie dans un même lieu de cheminement, généralement sans passer sous la tonique, ou alors à reprendre les mêmes éléments mélodiques
Ceux qui ne le font pas ont généralement une écriture diversifiée avec parfois des passages peu mélodiques, que l'on peut difficilement chanter. Mais ce n'est pas très grave, au contraire même, puisque je suis là pour les guider et leur faire prendre conscience de cela.
Il faut commencer par apprendre à VOIR la musique (par l'intermédiaire de l'analyse) Ce sera un atout précieux lorsque vous serez face à une partition d'orchestre de 30 ou 40 portées qui devra être évidente à la lecture.
Cette pratique vous fera gagner un temps précieux dans l'apprentissage.
Cela n'empêche pas de vous former à l'audition, la moindre des choses puisque la musique est faite pour être écoutée
Il faut donc jouer ou chanter vos exercices après les avoir écrits et sans y revenir (ce qui n'aurait pas d'intérêt). Et là, il faut bien écouter ce que vous écrit: qu'estce qui est difficile, qu'est ce rien bien, quel est l'effet d'un mouvement dynamique, qu'elle est l'effet d'une appogiature, d'une répétition à tel endroit ou à un autre. On peut vérifier et comprendre beaucoup de choses ainsi.
Ainsi ce n'est plus des notes à la queue leu leu que vous écouterez mais une musique qui a été pensée. Cela vous formera une autre audition et à terme vous écouterez toute musique différemment
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Jean-Luc a écrit:
Ce sera un atout précieux lorsque vous serez face à une partition d'orchestre de 30 ou 40 portées qui devra être évidente à la lecture.
Quarante portées ! Bigre ! Arriverai-je un jour à ce stade ?
Jean-Luc a écrit:
Cela vous formera une autre audition et à terme vous écouterez toute musique différemment
Faut-il se forcer à analyser les chansons et musiques instrumentales que l'on entend pour parvenir à percevoir les appoggiatures et autres notes de passage ou cela vient-il naturellement avec l'apprentissage ?
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Merci Jean-Luc pour cette réponse exhaustive.
Je vais donc maintenant baser mon travail sur ces principes.
Vive Deleuze !!!
TP
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aspegic1000 a écrit:
Vive Deleuze !!!
Le philosophe ? Quel rapport avec la discussion en cours ?
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HarmoChopin a écrit:
Faut-il se forcer à analyser les chansons et musiques instrumentales que l'on entend pour parvenir à percevoir les appoggiatures et autres notes de passage ...
Ce n'est pas la peine. Il suffit de bien écouter les exercices que vous réalisez. Il y en beaucoup et suffisamment de quoi bien se former Ce peut être en mélodie, harmonie, contrepoint, schème ou composition. A chaque matière, il y a des éléments de langage à apprendre à percevoir. Il ne faut pas y passer des heures. La régularité suffira pour affiner votre perception.
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HarmoChopin a écrit:
aspegic1000 a écrit:
Vive Deleuze !!!
Le philosophe ? Quel rapport avec la discussion en cours ?
L'exclamation m'a pour aisnsi dire échappée suite à la compréhension que j'ai eu tt d'1 coup du "sens de la pratique" !
Disons que c'est pour cette conception (pas très romantique mais plutôt productive) qui déplace les notions de sujet et d'expression en établissant que les signes, et par extension les catégories formelles, valent d'1 certaine manière pour elles-mêmes, possèdent virtuellement leur propres potentialités expressives. Du coup (en généralisant un peu), il ne s'agit plus d'avoir "quelque chose à dire", mais plutôt de savoir "laisser dire"... (cf l'émotion jubilatoire c/o Charlie Parker par ex...)
Les différents "messages" n'avaient pour moi au début qu'une valeur pédagogique, n'étaient qu'une manière commode et progressive ("méthodique") de commencer "l'enseignement". C'est certainement le cas, mais au-delà, je perçois maintenant (à tort ou à raison, peu importe) une pensée formelle + globale assez enthousiasmante...
Ca fait un moment que je n'ai + lu Deleuze, mais je vais essayer de trouver le temps d'aller y refaire un tour (je crois me souvenir qu'il a pas mal réfléchi sur la musique (la "ritournelle" chez Claude François !) et qu'in inspire pas mal de musiciens contemporains (Dusapin entre autres) puis d'en faire un petit compte-rendu dans les pages culture G (comme disent les jeunes étudiantes en marketing ) de ce forum, au cas ou ça en intéresserait quelques-uns.
TP
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Je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi mais ce pourrait être fort intéressant pour une prochaine session de Skype !
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HarmoChopin a écrit:
ce pourrait être fort intéressant pour une prochaine session de Skype !
pourquoi pas, mais, en ce qui me concerne, il faudra que je me rafraîchisse un peu la mémoire et les neurones avant ! J'ai un peu googlisé le sujet tt-à-l'h, et j'ai trouvé ceci qui peut en être une introduction plaisante (il y a notamment un passage où l'on entend Boulez faire son auto-promo assez amusant) :
http://www.franceculture.com/evenement- … omade.html
A noter pour les franciliens ce séminaire en cours dont j'ai pris connaissance par la même occasion et où j'irais certainement faire un tour. Je mets le lien sur un post dans les pages ad'hoc du forum.
TP
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On peut voir les choses ainsi en effet. Toutefois, il ne faut pas laisser de côté l'aspect intentionnel de l'écriture à savoir l'expérimentation des techniques dans le cadre de la formation comme en création personnelle.
Personnellement, je pense qu'il faut chercher l'équilibre entre les deux: laisser aller sa technique tout en donnant du sens à ce que l'on écrit.
Je n'ai pas écouté encore cette émission mais elle promet d'être intéressante
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Jean-Luc a écrit:
il ne faut pas laisser de côté l'aspect intentionnel de l'écriture à savoir l'expérimentation des techniques dans le cadre de la formation
Je ne voulais pas dire le contraire ! Je me posais simplement la question du "mode" de cette intentionnalité dans l'esprit de nos petits exercices mélodiques.
Il est intéressant de constater (enfin, je le constate chez moi) que même dans le cadre de ces très brefs fragments mélodiques, il est assez difficile de "tenir" un début "inspiré" (c-à-d du type fredonnement spontané sous la douche) jusqu'au bout sans avoir recours à un moment ou à un autre à des considérations purement formelles (variations rythmiques, effets de symétries/asymétries mélodiques, etc...) qui, du même coup, rendent ce "début" + ou - arbitraire, voire secondaire... C'est pourquoi autant peut-être commencer par là (c'est en tous cas, ce que j'ai compris de votre réponse à ma question initiale), arbitrairement donc, ce qui permet aussi (à ce niveau) de différer la question de "l'audition" !
Quant à la question du "sens" que vous évoquez, n'est-elle pas incluse, à la manière des jeux d'enfants, dans l'activité elle-même ?
Bien entendu, tout cela est assez spéculatif...d'autant que (pour en revenir au début), j'arrive maintenant mieux à "chanter" ces simili-modes (il suffit de prendre comme repère l'accord diminué récurrent), donc à "faire de la musique" ...
TP
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aspegic1000 a écrit:
il suffit de prendre comme repère l'accord diminué récurrent...
Qu'est-ce que c'est que ça ?
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Les notes en B avec le VII majoré forme à chaque fois un accord diminué c-à-d l'empilement de tierces mineures noté habituellement X°.
Ca me semble plus facile de prendre celui-ci, avec la tonique (en gardant tjrs à l'esprit où cette dernière est située ds le pseudo mode), comme repères auditifs pour commencer les mélodies. Il s'agit donc d'intégrer et de chanter les quintes diminuées...
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C'est un procédé qui semble bien fonctionner et que plusieurs élèves m'ont remonté. Repérer auditivement les notes pivots en A et les notes pivots en B. Il est nécessairement efficacement efficace toute l'écriture tonale repose sur cette structure mélodique
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bonjour a tous
(ce message s adresse particulièrement a Aspegic1000)
je n ai pas bien compris ce qu il explique au sujet de l accord de quinte diminué
pourriez nous l expliciter
cela semble très intéressant
merci d avance
zebre36
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