L’appogiature : définition
"Je voulais une précision concernant l’appogiature : on a appris que c’était un message secondaire et une note non préparée et résolue au posé ou au levé suivant. Or, dans le livre d’harmonie de Marcel Bitsch, l’auteur considère l’appogiature comme une note nécessairement au posé, sur un temps fort et d’après ce que j’ai compris, préparée également... Pour résumer, et dans la partie "Retards", cela semble se confirmer, l’auteur assimile l’appogiature à une sorte de retard non préparé sur la même note mais par mouvement conjoint..." Lire la suite
Réponse sur le forum :
Remarque de jlbellier : "On trouve exactement la même définition de l’appogiature chez Albert Lavignac, qui a été également professeur d’harmonie."
Remarque de HarmoChopin : "il est vrai qu’en jazz, on a aussi tendance à jouer l’appogiature au posé. J’ai même trouvé dans un ouvrage un texte expliquant que c’était une erreur de débutant de jouer l’appogiature au levé !"
Dans les traités d’harmonie, ce terme est équivalent de notre appogiature au posé (non pivot posé en mélodie ou dissonance au posé en niveau II) et de notre appogiature au levé qu’en cas d’appogiature double.
Ces définitions ne sont pas en contradiction avec ce que nous enseignons, puisque nous appelons également appogiatures les notes présentées dans les exemples cités en lien par jlbellier... en précisant toutefois qu’elles sont au posé.
L’appogiature isolée au levé que nous étudions en mélodie et en contrepoint est utilisée par les compositeurs. On trouve de nombreux exemples dans Bach (par exemple mesure 16 du menuet de Bach au cours 42). Mais ce type de message, pourtant fréquent, n’est pas retenu dans la définition de l’appogiature des traités d’harmonie.
Dans la pédagogie qui m’a été transmise par Jean Robert (Jean a longuement étudié le structuralisme !), chaque terme a été utilisé de manière à ce qu’il soit le plus logique et précis possible. Notre définition de l’appogiature correspond ainsi à tous les cas de figure possibles en écriture, que les notes soient au posé ou au levé.
La remarque d’harmoChopin souligne que la musique de jazz utilise l’appogiature au levé. Cette remarque est intéressante car cette appogiature au levé est très difficile mélodiquement, et qu’en écriture également, les élèves en usent un peu trop. Bach ne l’utilise que dans des schèmes très expressifs. Dans nos exercices, il ne faudrait pas en placer plus d’une par exercice...
article publié le vendredi 27 novembre 2009 et lu 9195 fois.
Responsable administration de l’école à distance POLYPHONIES.
Conception et réalisation des supports formation. Responsable rédaction du Mensuel. Chanteuse.
Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis !
Articles les plus lus de Joëlle KUCZYNSKI
Evolution du contrepoint (partie I) : de l’organum au motet médiéval.
Point contre point, "punctus contra punctum", c’est tout l’art d’écrire une note (un point sur la portée) en face d’une autre note. Contrairement à la musique orientale, qui développe avec un suprême raffinement la ligne monodique, l’Occident, à partir du IXe siècle, explore un univers sonore qui superpose plusieurs lignes mélodiques simultanément. Art exigeant, il demande au compositeur une maîtrise consommée dans le cheminement mélodique, l’indépendance des parties, le contrôle de leurs contrastes et complémentarités. En retraçant son évolution, nous avons voulu que ce dossier donne sens aux études que vous entreprenez aujourd’hui, élèves de Polyphonies, que vous puissiez les replacer dans leur contexte à la fois historique et musicologique. Comprendre l’apport du contrepoint dans la musique occidentale, situer ses enjeux, et par là-même les raisons de l’étudier encore, nous paraît important. Ce dossier, s’il parvient à vous y aider, aura rempli sa fonction. Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 5 février 2008 • 76638 lectures
Piotr Ilitch Tchaïkovski : 6ème Symphonie dite « Pathétique »
L’oeuvre de Tchaïkovski est « une des pierres angulaires de la culture russe » nous dit Chostakovitch. On le présente comme un musicien éclectique, universel, qui a su assimiler les influences occidentales germanique, italienne et française, sans banir la tradition nationale folklorique russe. Compositeur contrasté, il fut novateur tout en restant attaché aux formes traditionnelles, prenant en référence Mozart, tout en restant hostile à la réforme de Wagner. Sensible à l’excès, il a toujours été hanté par le « fatum » que sa 6ème Symphonie, son œuvre ultime, exprimera avec le plus de force. Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 3 avril 2009 • 28804 lectures
Jean-Philippe RAMEAU : Les Boréades
Né au temps de Lully et mort au temps de Mozart, Jean-Philippe Rameau domine de haut l’opéra français du XVIIIème, toujours tributaire de l’esthétique de Lully et de la tradition fastueuse des fêtes royales. En faisant un triomphe à la musique de Rameau, après un siècle d’ignorance respectueuse, le public aujourd’hui en a consacré l’originalité, la richesse et le pouvoir d’émotion.
Voici le compte rendu de l’écoute musicale des BOREADES, animée par Jean Robert le 04/04/08 à Trepsec (16). Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 6 novembre 2020 • 29045 lectures
Josquin DES PRES : Missa Pange Lingua
Avant Lassus et Palestrina, Josquin des Prés (ou Desprez) fut considéré comme le plus grand musicien de son temps. Complètement oublié ensuite, il ne fut redécouvert qu’au XIXe siècle. Maître incontesté du contrepoint, tout en sachant allier à merveille l’émotion et la science architecturale, Josquin des Prés est un précurseur de génie : héritier de tout le XVe siècle, il est le premier grand musicien de la Renaissance. Nouvelle fiche de votre lexique, élèves de Polyphonies... Lire article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 31 octobre 2007 • 24813 lectures
Le cours d’orchestration en ligne de RIMSKI KORSAKOV
Sur le site de Gary Garitan, fabricant de synthés virtuels et de banques de sons, vous trouverez une version interactive des « PRINCIPES DE L’ORCHESTRATION » de Rimski Korsakov.
Cette adaptation du cours d’orchestration est en anglais uniquement... Mais elle est gratuite et illustrée d’exemples audio et vidéos ! Lire l’article
Article
Dans Rubrique à brac • le 6 janvier 2007 • 21277 lectures