La cadence VII7-I
"Pourquoi l’enchaînement VII7-I, à éviter en fondamentale au début des cours d’harmonie pour terminer un exercice en majeur, devient possible dans les exercices avancés ?"
Lire la réponse
La cadence parfaite VII7 est très souvent employée en écriture classique (de Bach à la musique du XXème) car son potentiel cadentiel est très fort. La raison réside fort probablement dans la constitution elle-même des accords. En effet, l’accord VII7 est formé des 4 notes pivots en B et l’accord I est formé des 3 notes pivots en A. Il s’agit en quelque sorte d’une transposition en harmonie de la dialectique équilibre A / déséquilibre B. L’accord VII7 est donc totalement en déséquilibre alors que l’accord I est, comme il se doit, en équilibre parfait, ce qui d’un point de vue cadentiel - chute- est très intéressant.
Il est intéressant de considérer également les relations mélodiques au sein de cet enchainement :
- sensible / tonique (en do majeur : si-do)
- sus-tonique / tonique (ré-do)
- sous-dominante / médiante (fa-mi)
- sus-dominante / dominante (la-sol)
Ce sont des relations mélodiques qu’il est bon de se rappeler en écrivant nos exercices de cheminement, tant elles sont tout à la fois naturelles et essentielles au sein du mode. Pour ceux qui sont en niveau II, pensez-y lors de la conception des schèmes.
Nous pouvons donc utiliser cet enchaînement pour conclure un exercice. Toutefois dans une composition classique, c’est toujours l’accord V I ( même mieux V7-I) qui sera l’enchaînement cadentiel final car il porte en lui la relation dominante-tonique, définition même de la cadence parfaite.
article publié le vendredi 9 janvier 2009 et lu 5197 fois.
Jean-Luc KUCZYNSKI est compositeur et professeur de composition musicale depuis 1988 aux ACM et depuis 1999 à l’école d’écriture et de composition Polyphonies.
Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis !
Articles les plus lus de Jean-Luc KUCZYNSKI
Lire une partition d’orchestre
Suivre la musique sur une partition d’orchestre est plus aisé qu’on ne pense avant de s’y être essayé. Toutefois, il importe de connaître certaines conventions de présentation qui régissent l’écriture d’une telle partition. Cet article présente les principales indications instrumentales à connaître et leur évolution, pour vous permettre, élèves de Polyphonies, de vous appuyer sur ce mémo, non seulement lorsque vous suivez la partition de l’œuvre que vous écoutez (activité que nous ne conseillerons jamais assez), mais aussi dans vos propres recherches en écriture ou vos travaux d’orchestration.
Article
Dans Comme par exemple • le 5 septembre 2007 • 82785 lectures
Chiffrages et notation des accords (I). Les chiffrages américains
Toute musique basée sur la tonalité et les modes, qu’elle soit classique, jazz, chanson ou autre dispose des même sept accords. Leur structure est relativement simple et strictement identique dans toutes les musiques. Toutefois, leurs chiffrages ou leurs notations différent et peuvent sembler parfois d’un abord complexe. Dans cette petite mise point, nous nous intéresserons d’abord aux chiffrages américains, utilisés en jazz et en musique de variété puis au prochain article, au chiffrage classique de la basse continue.
Article
Dans Comme par exemple • le 20 mars 2013 • 207065 lectures
Introduction à l’analyse : l’art de la variation dans la sonate k331 de Mozart (IV)
De tous temps, la variation a été un genre musical très prisé des compositeurs. Elle offre en effet des possibilités de renouvellement mélodique ou harmonique quasi illimitées. Poursuivons donc l’étude du premier mouvement de la sonate pour piano k331 de Mozart, dont nous avons déjà abordé le thème dans un précédent article, par l’analyse de la première des six variations. Et découvrons également l’art de la variation de Mozart. lire l’article
Article
Dans Comme par exemple • le 15 octobre 2015 • 20366 lectures
Introduction à l’analyse : la forme musicale (III)
Avec ce troisième article, nous pénétrons enfin pleinement dans l’analyse musicale. L’harmonie que nous avons abordé dans les deux articles précédents en fait partie mais n’est qu’un élément de cette recherche. Nous allons donc aborder maintenant l’étude de la forme musicale, à savoir comment ce thème de dix huit mesures, extrait du premier mouvement de la sonate K331 pour piano de Mozart, a été élaboré.
Article
Dans Comme par exemple • le 15 octobre 2015 • 63334 lectures
COURS 16 MELODIE
Article
Dans Aide aux exercices • le 5 juin 2014 • 8940 lectures