Le blog de Polyphonies, école à distance d’écriture musicale et de composition.

... Sur Didier LEDAN

dans Focus

Titeuf vous connaissez ? Oui. Et la musique de la série télévisée du même nom ? Certainement. Et si je vous dis que votre confrère Didier Ledan en est le papa ? Et qu’il termine justement le niveau II de Polyphonies ? Ca vous épate, n’est-ce pas ? Et bien nous aussi ! Alors nous avons voulu en savoir un peu plus long sur ce musicien d’audio-visuel, et la société "A.C.E Communication Musique" qu’il a fondé avec son ami Joseph Refalo : Lire l’article


-  Depuis 1990, vous travaillez en collaboration avec Joseph Refalo sur des séries animées : Caroline et ses amis,Tom & Sheenah, Norman normal, Titeuf, Inami... comment se sont passés vos débuts  ?

Notre objectif commun était la production de musiques originales dans l’audiovisuel. Nous avons donc décidé, en 1991, de créer une structure adaptée à la création et à la réalisation de musiques pour l’image, la société "A.C.E Communication Musique".

C’est d’abord dans le domaine de l’institutionnel que nous avons eu nos premières commandes. Ainsi nous avons fait la musique de films institutionnels pour Thomson, EDF, General Electric, Citroën... En marge de ces commandes, nous avons travaillé sur quelques publicités (radio et TV) et pilotes de fictions.

En 1993, nous travaillons sur notre première série animée, "Caroline et ses Amis". A partir de ce moment, la musique pour l’animation devient notre principale activité.

Aujourd’hui, nous avons composé la musique d’une dizaine de séries animées TV.

-  Extraits musicaux

-  Des débuts fulgurants ! A quoi attribuez-vous votre succès, dans un milieu de réputation assez fermé ? Est-ce réel ?

Lorsque nous avons débuté notre activité, nous n’avions aucun contact dans le métier.

Nous avons donc commencé par produire plusieurs démos. Ensuite ont eu lieu les phases de démarchage. Et c’est le domaine de l’institutionnel qui le premier nous a "ouvert ses portes"... Puis, en 1993, ce fut la rencontre (dans le cadre de nos démarches) avec la productrice de la série "Caroline et ses amis". Cette rencontre nous a conduit à composer la musique de notre première série d’animation.

Le facteur "chance" joue forcément un rôle dans ce domaine. Nous avons rencontré une productrice (et un réalisateur) qui nous ont fait confiance alors que nous n’avions aucune expérience dans le domaine de l’animation. Sans cette rencontre, peut-être n’aurions-nous pas enchaîné les autres séries... Mais il est vrai aussi que nous avons fait le maximum pour "provoquer" cette chance !

Quoiqu’il en soit, nous avons connu quelques périodes de "vaches maigres" avant de démarrer la série d’animation... Avoir composé la musique pour une dizaine de série d’animation n’est pas synonyme d’une évidente reconnaissance. Nous démarchons toujours de la même manière, et sommes amenés à faire des propositions musicales avant de faire parti d’un appel d’offre. Rien n’est acquis...

-  Sur la quelle (ou lesquelles) de ces séries avez-vous préférez travailler ? Quelle est la bande son qui vous satisfait le plus ?

Les séries pour lesquelles nous avons une préférence sont celles qui s’apparentent plus à des fictions. Longs formats (26mn), dans un genre "action-aventure" laissant la possibilité d’installer les ambiances, les thèmes, de les développer... avec une préférence musicale allant vers l’orchestral. Ethnico-orchestral pour des séries comme Inami (26 épisodes X 26mn pour TF1) ou Tom et Sheenah (26X26’ pour France2/France3), orchestral "big band" teintée "Lalo Shiffrin" pour Norman normal (26X26’ pour France2/France3), ou orchestral type "cartoon" pour la série "Cliffhanger" (26X26’ pour France2/France3)...

Au-delà de l’artistique, la préférence dépend également du contexte de la série : le temps dont nous disposons pour le développement (en amont des épisodes), du temps consenti pour chaque épisode (car nous travaillons à l’image sur chacun d’eux), "l’entente" entre producteur-réalisateur-diffuseur sur le choix du style musical à adopter...

Enfin, une bande son satisfaisante est une bande son où les voix des comédiens, les bruitages et la musique sont en bonne harmonie. Où la musique est utilisée comme un "acteur" à part entière, qui module, varie, et ne se contente pas d’être un tapis uniforme. Mais là, c’est du ressort du mixage de post-production, étape de la production que nous ne gérons pas...

-  Concrètement, vous travaillez « à l’image », comment cela se passe-t-il ?

Avant de travailler à l’image, nous développons différents thèmes que nous proposons au réalisateur et à la production. Après discussions et accord, nous les déclinons. 

Ensuite vient le travail à l’image : à nos débuts, le support était une bonne vieille K7 Umatic. Aujourd’hui, nous récupérons les images directement sur serveur... gain de temps, et souplesse de travail.

En fonction des productions, nous avons plus ou moins "carte blanche" sur la composition du corps des épisodes. Mais sur toutes les séries sur lesquelles nous avons travaillé, le principe adopté a été le suivant : création d’une bande origninale pour chaque épisode. Le développement établi en amont ne se résume donc pas à une simple banque servant à du "copier-coller" : en fonction des épisodes et des situations, les différents thèmes et leurs déclinaisons sont réarrangés pour mieux servir l’image. Ainsi, de nouveaux thèmes et arrangements sont crées au fur et à mesure de la série. Au final, chaque épisode a une bande son originale "sur mesure", synchronisée à l’image.

Bien évidemment, cette façon de procéder pour une série animée, n’est envisageable qu’avec les outils d’aujourd’hui. Pour des raisons budgétaires évidentes, il est impensable de faire ce genre de travail avec un véritable orchestre...

-  Comment trouvez-vous votre inspiration ? Sur le clavier ou sur le papier ?

J’ai une formation de pianiste, et j’ai bien évidemment commencé à composer sur... le piano. Ce qui est d’ailleurs le cas encore aujourd’hui, puisque je n’en suis qu’à la conclusion du niveau II à Polyphonies ;-)

En revanche, je reste persuadé que la composition sur instrument seul à ses limites. C’est d’ailleurs ce qui m’a incité à m’inscrire à l’école de Polyphonies.

-  Qu’est-ce qui vous a amené à prendre des cours d’écriture musicale ?

Concernant mon parcours musical, il est un peu inverse d’un parcours classique, puisque plusieurs années après avoir composé, je décide de prendre des cours d’écriture. Ma motivation est la suivante : progresser dans ma manière de composer. Plus précisemment, gagner du temps dans mon travail de composition, et pouvoir plus me concentrer sur les intentions recherchées... Mieux comprendre les oeuvres qui m’inspirent, et appréhender les mécanismes qui font d’elles des pièces "efficaces"... En résumé, enrichir mes possibilités de composition, par une meilleure maîtrise de l’écriture et de l’harmonie.

-  Cependant, vous avez connu le succès avant de connaître l’harmonie, d’une certaine manière :-) Qu’est-ce qui a changé depuis dans votre musique, avec l’acquisition d’ élèments théoriques -harmonie, contrepoint etc ?

Aujourd’hui, Je finalise le second niveau. Sans avoir abordé encore le niveau III (composition), les premiers signes d’une meilleure structure se font sentir ;-) Plus précisemment, mieux exploiter une tonalité, ce qui apporte un discours musical plus homogène, plus lisible. Le travail sur le schème apprend également à tenir des lignes mélodiques plus cohérentes, et dans un même ordre d’idée, les faire évoluer sans perdre le fil du départ. Au vue des 2 premiers niveaux, j’attends donc avec impatience la suite de la formation !

Merci Didier pour votre disponibilité ! Et très bonne continuation à cette fructueuse collaboration !

  • didier ledan
  • élève
Joëlle KUCZYNSKI
Responsable administration de l’école à distance POLYPHONIES. Conception et réalisation des supports formation. Responsable rédaction du Mensuel. Chanteuse.
Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis !
Twitter Facebook Google Plus Linkedin email