Jusqu’au 9ème siècle, la musique est principalement monodique (à une seule voix). Elle commence à l’église, qui poursuit la tradition des anciens grecs et des juifs de Jérusalem. A partir du 12ème siècle, on assiste au développement de la polyphonie, et à la naissance de nouvelles écoles musicales regroupées sous la dénomination d’"Ars Antiqua".
Voici un extrait de ma rubrique "introduction à la musique classique" Lire l’article
Cet article est extrait du site de Jean-Paul CHORIER
http://perso.orange.fr/jpchorier/index.html
On ne peut pas donner de date de naissance à la polyphonie, car celle-ci a sans doute existé de tous temps. Mais elle a été organisée à partir du moyen-âge et on peut l’associer à l’apparition des notes carrées au 12ème siècle.
Le 12ème siècle voit donc l’organisation et la formalisation de la polyphonie. Les principales formes rencontrées à cette époque sont :
l’organum
Dans l’organum, un second chanteur (ou groupe choral ou instrument), double la mélodie liturgique de la voix supérieure, « note contre note » partant de l’unisson jusqu’à la distance de quarte ou de quinte inférieure, pour revenir ensuite à l’unisson. C’est une forme primitive du contre-point, dont l’origine du nom vient de « point contre point », car les notes étaient alors représentées par des points.
le déchant
Dans le déchant, l’accompagnement (voix organale) devient la voix supérieure plus importante, soutenue par la mélodie liturgique (cantus firmus) qui passe à la voix inférieure et est alors appelée le ténor (de « teneur », qui soutient la voix organale supérieure). Les 2 voix peuvent de plus évoluer en mouvement contraire.
le motet
Dans le motet (du latin motetus = petit texte) on a placé des paroles sur les vocalises de l’organum. Au 12ème siècle, le motet se compose d’un ténor, d’une ligne mélodique placée au-dessus et consacrée aux « mots », et parfois une 3ème partie appelée "triplum" avec des paroles différentes, qui se superpose aux 2 premières. On peut y ajouter également un "quadruplum", avec encore un texte différent.
Un motet peut donc comporter jusqu’à 4 mélodies indépendantes et 4 textes différents, joués simultanément.
le conduit
C’est un motet à 2, 3 ou 4 voix dans lequel le ténor n’est plus astreint à un texte liturgique.
C’est durant l’édification de la cathédrale que des musiciens firent de Paris un foyer artistique de renom international. De l’école de Notre-Dame, seuls les noms de Maître Albert de Léonin et de Pérotin furent transmis à la postérité.
C’est Pérotin qui introduisit la notation de la durée proportionnelle des notes (notation mesurée). Ce travail fut poursuivi par ses élèves qui divisèrent l’unité de mesure (maxime) en longa, brevis et semi-brevis.
La musique profane du moyen-âge était essentiellement représentée par les troubadours et les trouvères.
Les troubadours, qui s’exprimaient en langue d’Oc, apparurent dans le sud de la France au début du 12ème siècle, et furent suivis par les trouvères, qui s’exprimaient en langue d’Oïl, au nord de la Loire. C’étaient des poètes-musiciens, principalement des seigneurs et des dames de grandes familles (tels par exemple Thibaud de Champagne devenu roi de Navarre), dont les compositions sont très marquées par l’amour courtois en vogue à cette époque. Richard Cœur de Lion lui-même a été qualifié de roi-trouvère.
Les troubadours et trouvères ont grandement participé à la création de la notation mesurée. En effet, leurs chants étant composés en vers, ils doivent structurer leurs mélodies en conséquence, contrairement au chant grégorien dont le rythme non mesuré est adapté à la prose.
Adam de la Halle (1235 environ-1285 environ), appelé aussi Adam le bossu, est sans conteste le plus célèbre des trouvères. Il est l’auteur de célèbres compositions telles que le "jeu de la feuillée", et surtout le "jeu de Robin et Marion", que l’on a considéré comme le point de départ de l’opéra comique français.
La notation rythmique
Pendant de nombreux siècles, la musique chrétienne s’est transmise uniquement par tradition orale. Puis les neumes apparurent vers le 7ème ou le 9ème siècle : ce sont des signes tels que accents, points, traits, placés au-dessus ou à côté des paroles, qui donnent des indications sur l’accentuation et le sens de la mélodie.
Le développement de la musique polyphonique nécessite de définir précisément la durée des notes et va amener la notation mesurée. Ceci était en effet indispensable pour chanter simultanément des parties différentes.
1 maxime | = | 3 longues |
1 longue | = | 3 brèves |
1 brève | = | 3 semi-brèves |
Ce nouveau système de notation permet de préciser les rythmes. On définit alors un système de 6 modes rythmiques, tous établis sur une base ternaire, selon la division des valeurs de notes alors en usage. Le rythme binaire n’apparaitra que plus tard, avec l’"Ars Nova", qui fera l’objet d’un prochain article.