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L’allemande en si mineur BWV814 de Jean-sébastien Bach est la dernière danse des "Suites Françaises" que nous abordons et en même temps notre dernière composition à deux voix. Cette session regroupe 3 pièces basées sur le principe d’imitation, assez libre dans l’allemande, beaucoup moins dans l’invention à 3 voix, la fugue à 3 voix étant de loin la pièce plus complexe à composer.
Cette allemande ne présente pas de grande difficulté. La souplesse de son contre-schème devrait permettre d’élaborer aisément de grands mouvements mélodiques dans les développements. Il faudra donc porter une grande attention aux grands rythmes mélodiques des deux voix. Mais elle nécessite comme les deux pièces suivantes un contrepoint très rigoureux :)
Le contre-schème b se termine souvent par une note liée ou silence. N’oubliez pas de vérifier que la note au posé (s’il y a un silence, celle qui la prècede) doit être consonante. Si elle elle ne l’est pas c’est un retard qui doit être résolu.
Conclusion de la première réexposition
Dans la conclusion, Bach a utilisé une technique d’imitations très intéressante qu’il conviendra d’expérimenter dans votre allemande. Le schème a1 commence au levé par une pédale de tonique suivi d’une grandeextension. Dans les imitations suivantes de a1, cet intervalle se réduit progressivement jusqu’au dernier temps de la mesure où l’on retrouve le schème initial.
Pour réussir ce passage, vous pouvez commencer par placer l’imitation du schème a1 initial sur le 4ème temps de la mesure. Vous placerez ensuite les schèmes précédents en partant de la fin de manière à obtenir une succession de réductions par rapport à la note pédale qui aboutissent au schème initial. Pour finir, vous placerez les imitations à la voix supérieure
Codas des réexpositions
On passe à quatre voix dans les codas des deux réexpositions. La tonique en blanche pointéedoit y être placée aux deux voix extrêmes et les schèmes de coda aux voix intérieures
Tierce picarde
La tierce picarde est la majoration de la médiante de l’accord de tonique d’où dans cette pièce la note la qui devient # dans la première coda. Ce n’estpasune tonulation en majeur. En effet, mi et ré restent bécarre. Cet accord devient en fait un accord V pour la reprise en si mineur. Il y a également une tierce picarde dans la seconde coda.
Lorsque vous avez terminé un passage assez conséquent (comme une exposition ou un commentaire), le meilleur moyen de vérifier si les mélodies des deux voix se tiennent est de les chanter à haute voix l’une après l’autre (comme si vous les jouiez sur un instrument à cordes par exemple). Chanter une mélodie reste la meilleure façon de se rendre compte de son intérêt .
Un bon interprète (quelque soit l’instrument qu’il pratique) chante intérieurement les mélodies lorsqu’il les joue sur son instrument. Mais pour que cela soit possible, il faut que le compositeur les ait pensées ainsi. En soignant vos mélodies vous vous garantissez une interprétation efficace et la satisfaction des interprètes de vos pièces (qu’il vaut toujours mieux avoir de son côté lorsque l’on est compositeur ).