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Voici notre première pièce à trois voix, véritable étape dans ces cours de composition. Ces conseils vous permattront d’éviter les principaux écueils.
Choix du sujet
Ce sera tout aussi vrai pour la fugue. Préférez les mouvements cojoints dans votre sujet. Une ou deux tierces dans tout le sujet seront largement suffisantes.
Evitez absolument les intervalles disjoints après les denières notes au levé. Ils génèrent généralement des problèmes difficiles à résoudre à trois voix. Bach lui-même en a mis peu :)
Dans l’invention, le sujet, formé de plusieurs schèmes, ne doit pas être modifié surtout lorsqu’ils est exposé intégralement. L’auditeur doit facilement pouvoir l’identifier à chaque fois qu’il est imité dans la pièce. On peut juste effectuer une extension ou une réduction de seconde à la fin du sujet pour la mutation
Contre-sujet
Le contre-sujet est assez libre ici (il ne le sera pas du tout dans la fugue, profitez en :). Dans l’invention de Bach, le contre-sujet est formé de 3 notes conjointes et on les retrouve à chaque fois. Il faut aussi que votre CS conserve à chaque fois ses propres caractéristiques pour que l’on puise l’identifier
Contre-schème libre 1ere mesure
Ce contre-schème en début de pièce n’a aucun rôle dans la construction de la pièce et n’est donc pas utile. Je vous conseille tout simplement de l’éviter.
Mutation
La technique de la mutation consiste à modifier un seul intervalle dans la réponse. La plupart du temps l’extension est d’un degré (seconde en tierce, tierce en quarte, etc..). L’intérêt de la mutation dans cette pièce est de repousser le plus loin possible l’arrivée en sol majeur et donc ici celle du fa #.
Harmonie
c’est une redite :) mais privilégiez les harmonies cadentielles de part et d’autre des barres de mesure. Le parcours tonal sera identique.
Intervalles au posé
Au posé à deux voix ou entre les deux extrêmes, choisissez des intervalles consonants comme les tierces et les sixtes. Employez le moins possible les dissonances au posé, les quintes et les octaves. Bach le fait parfois mais c’est un compositeur expérimenté :) qui sait les utiliser à bon escient.
DEVELOPPEMENT
1er divertissement
Le début de ce développement est basé sur trois imitations des schèmes a-b du sujet avec un seul intervalle d’imitation. Vous devrez donc reprendre également ce procédé
strette du 3ème divertissement
Si le sujet n’est pas trop difficile, il n’y pas de raison que vous ne puissiez placer de strette. Je vous conseille de travailler sur une feuille à part et de chercher toutes les solutions possibles. En fait, il n’y a que deux pulsations à faire coïncider. Vous écrivez d’abord le sujet de la voix supérieure puis celui de la voix supérieure. N’oubliez pas que vous pouvez choisir des imitations semblables ou contraire, n’importe quel intervalle d’imitation pourvant convenir.
QUELQUES OBSERVATIONS SUR L’ÉCRITURE À 3 VOIX :
Cette pièce est destinée au clavier et doit être écrite de manière à être facilement exécutable. A 3 voix, une des deux mains est amenée jouer deux lignes simultanément. Pour que cela ne présente pas de trop grandes difficultés, et donc que cela nuise pas à l’interprétation, la distance entre les deux voix jouées par une seule main ne doit pas dépasser l’octave. Il faut toujours vérifier si un passage difficile peut être joué au clavier. Si vous ne pouvez pas le vérifier vous même au piano, vous pouvez vous baser par prudence sur cette règle simple. Il n’y a pas de difficulté lorsque les deux voix sont proches, l’ambitus de deux voix pour une main ne dépassant pas la sixte. Mais si l’écart est trop important (proche de l’octave), une des voix doit être jouée par le pouce seul (la plus basse à la main droite et la plus haute à la main gauche). Celui-ci ne pouvant être aussi agile que plusieurs doigts à la fois, il est conseillé d’en tenir compte pour l’écriture de cette voix. Les successions 8 7 6 à la même main (lorsque la mélodie est à la voix intérieure) sont difficiles car le pouce joue trois notes de suite. A trois voix, la voix intermédiaire peut passer d’une main à l’autre mais cet écart d’une octave doit être respecté et ce passage d’une voix à l’autre ne doit pas être trop bref. Certaines exceptions sont possibles mais il faut alors vérifier sur le clavier la possibilité d’un jeu aisé. N’oubliez pas de placer les hampes des notes en fonction de la polyphonie : les hampes des voix intermédiaires doivent être dirigées vers le centre et celles des voix extrêmes vers l’extérieur.Si elles sont bien orientées, la compréhension de la polyphonie est instantanée, même en jouant la pièce au clavier.