COURS 06 : HARMONIE
Consulter l’ensemble des articles de cette rubrique
EXERCICES D’HARMONIE
Dans cette série d’exercices en majeur, nous disposons d’un plus grand nombre d’accords. En effet, outre les accords primaires I, IV et V, nous pouvons aussi employer les accords secondaires II et VI.
L’énoncé met l’accent sur trois points :
Privilégiez le mouvement contraire le plus rapproché pour la ligne de basse
Evitez les fausses cadences II-I et VI-I
Evitez le plus possible les tierces montantes
Réalisation de l’exercice :
J’ai choisi de présenter le premier exercice de la série a e n do majeur
Réalisation de la ligne de basse
Avec plus de degrés, nous obtenons des lignes de basse plus mélodiques. Pour y parvenir, nous préconisons d’employer la technique du mouvement « contraire le plus rapproché ». Le mouvement contraire permet d’éviter bon nombre d’erreurs, et l’intervalle le plus rapproché garantit généralement une mélodie linéaire.
Contraire le plus rapproché
La technique du mouvement contraire le plus rapproché est intéressante car elle nous donne la plupart du temps, en harmonie comme en contrepoint, la meilleure solution lors de la recherche d’une note de basse. C’est en ce sens qu’il est bon qu’elle devienne un automatisme pour vous. Mais après avoir terminé un exercice, il est toujours possible d’améliorer la ligne de basse en la rendant la plus linéaire possible. C’est ce que j’ai fait pour ce premier exercice. Rappelons aussi que lorsqu’on vous demande d’appliquer cette technique, il s’agit d’une préférence (« privillégiez ») et non d’une obligation.
Fausses cadences
Les enchaînements VI-I et II-I sont des fausses cadences. Le faible effet cadentiel d’un fausse cadence fait qu’elle n’est pas utilisée en écriture classique. Nous verrons toutefois que certains compositeurs comme Chopin n’hésiteront pas à l’employer pour élargir leur univers expressif. Mais en attendant les cours de composition et Chopin :), nous ne nous permettrons pas leur usage dans ces exercices. Je vous conseille à ce propos de lire l’article sur Le Mensuel dans la rubrique « Bonne question »
Tierces montantes
Il faut éviter les tierces montantes à la basse lorsque les accords sont comme ici à l’état fondamental. On les évite la plupart du temps en revenant aux accords primaires (I, IV et V). A noter que seuls sont concernés les accords en fondamentale. Les tierces montantes seront possibles lorsque nous aborderons les renversements.
Pas de solution correcte ?
Il arrive parfois que dans un exercice, vous ne trouviez pas de solution pour éviter une fausse cadence ou une tierce montante. Rassurez-vous, il y a toujours une solution. Tous ces exercices sont réalisables sans erreur.
Lorsque vous bloquez sur un accord, il faut repérer la note du CD qui n’offre qu’une seule solution et réaliser l’exercice à rebours à partir de cette note jusqu’à l’endroit où ce que vous avez déjà écrit convient.
- Imprimer doc
article publié le jeudi 5 juin 2014 et lu 6304 fois.
Jean-Luc KUCZYNSKI est compositeur et professeur de composition musicale depuis 1988 aux ACM et depuis 1999 à l’école d’écriture et de composition Polyphonies.
Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis !
Articles les plus lus de Jean-Luc KUCZYNSKI
Chiffrages et notation des accords (I). Les chiffrages américains
Toute musique basée sur la tonalité et les modes, qu’elle soit classique, jazz, chanson ou autre dispose des même sept accords. Leur structure est relativement simple et strictement identique dans toutes les musiques. Toutefois, leurs chiffrages ou leurs notations différent et peuvent sembler parfois d’un abord complexe. Dans cette petite mise point, nous nous intéresserons d’abord aux chiffrages américains, utilisés en jazz et en musique de variété puis au prochain article, au chiffrage classique de la basse continue.
Article
Dans Comme par exemple • le 20 mars 2013 • 206103 lectures
Enseignement de l’harmonie : marche harmonique, sixte napolitaine, accords altérés et accords de neuvième.
Lors de mes études d’harmonie en France et en Allemagne, il a été fait mention de sujets que vous ne semblez pas aborder en harmonie. Je veux parler entre autres des marches harmoniques, des sixtes altérées comme la sixte napolitaine ou bien des accords de 9èmes. Tous ces éléments étaient considérés comme importants - ou du moins inhérents à l’étude de l’harmonie, allons nous les étudier durant notre formation ?
Lire la réponse
Article
Dans Bonne question ! • le 9 juin 2006 • 30643 lectures
Introduction à l’analyse : la forme musicale (III)
Avec ce troisième article, nous pénétrons enfin pleinement dans l’analyse musicale. L’harmonie que nous avons abordé dans les deux articles précédents en fait partie mais n’est qu’un élément de cette recherche. Nous allons donc aborder maintenant l’étude de la forme musicale, à savoir comment ce thème de dix huit mesures, extrait du premier mouvement de la sonate K331 pour piano de Mozart, a été élaboré.
Article
Dans Comme par exemple • le 15 octobre 2015 • 62784 lectures
Tonalité, modes et atonalité
En réalisant nos premiers exercices sur le mode, certains élèves font parfois un raccourci erroné. A partir de l’armature de l’exercice, ils déduisent simultanément le mode et la tonalité affirmant par exemple qu’un exercice dont l’armature comporte un # à la clé, est en sol majeur. Or, l’armature indique la tonalité et non le mode. D’autres éléments musicaux sont nécessaires en effet pour le définir. Avec la seule armature comme indication, un # à la clé par exemple, nous pouvons simplement affirmer que nous sommes en tonalité de sol mais surtout pas que la tonalité est sol majeur. Un petit point sur ces deux notions, mode et tonalité, sera à mon avis source d’éclaircissement. Ce sera aussi l’occasion pour nous d’aborder la notion d’atonalité. Lire la réponse
Article
Dans Bonne question ! • le 4 mars 2008 • 29628 lectures
Chiffrages et notation des accords (II). Basse continue et basse chiffrée
Après avoir abordé les chiffrages américains, nous abordons un autre système de notation des accords également destiné aux instrumentistes : la basse continue qui est devenue la basse chiffrée. Il est intéressant de comprendre son principe car cette technique d’écriture a généré le chiffrage qui a cours dans les traités d’harmonie classique.
Article
Dans Comme par exemple • le 7 août 2013 • 73838 lectures