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Dans le cours 3, nous avons vu que toute musique repose sur le rythme et le mouvement, et que la notion de rythme en musique ne renvoie pas simplement à la métrique [1]. Ce cours 16 lui fait suite, et vous présente plus en détail cette notion : le rythme de la mélodie.
Comme nous le voyons, ce rythme mélodique se caractérise par la succession des phases de tension et de détente. Il y a tension lorsque la mélodie monte et il y a détente lorsqu’elle descend..Vous le constaterez en chantant la mélodie ou en la jouant sur votre instrument.
L’ensemble des phases de tensions et de détentes s’appelle le grand rythme de la mélodie. En composition, le contrôle de ce grand rythme est absolument indispensable. N’hésitez pas à rechercher le grand rythme mélodique dans les partitions de grands compositeurs.
Après avoir écrit votre mélodie, vous allez donc rechercher à mettre en évidence ses mouvements mélodiques. Dans la pratique, recopiez votre mélodie au-dessous de la mélodie originale sans l’analyse et sans le rythme simple. Pour identifier le mouvement mélodique, il faut repérer le début et la fin de celui-ci.
DEBUT D’UN MOUVEMENT
Un nouveau mouvement mélodique descendant ou ascendant, même bref, reçoit une ARSIS. Elle représente un élan, un début d’activité. Et la pulsation précédente reçoit une THESIS qu’il y ait ou non une note au levé.
Il y a toujours un nouveau mouvement après une ou plusieurs notes ponctuantes. C’est aussi le cas dès que la ligne mélodique change de direction même s’il n’y a pas de notes ponctuantes :
FIN D’UN MOUVEMENT
La note ponctuante génère une respiration et donc un repos. C’est donc la fin d’un mouvement : elle reçoit une thésis. Il n’y a donc pas de posé levé. Lorsqu’il y a deux notes ponctuantes à la suite, on place la thésis sous la dernière. La noire pointée ou la blanche pointée sont aussi des notes ponctuantes.
MELODIE ASCENDANTE OU DESCENDANTE
Dans un mouvement ascendant, on place une successions d’arsis en boucles jusqu’au sommet du mouvement.
Au mouvement descendant, on revient au graphisme habituel de la pulsation, le posé levé jusqu’à la fin du mouvement qui reçoit une thésis.
Avant l’arsis, toujours une thésis :
Lorsque vous placez une arsis signifiant le commencement d’un mouvement, le rythme simple précédent reçoit obligatoirement une thésis à la place du posé levé. Le graphisme passe sous les notes du rythme simple. Vous le comprendrez facilement si vous faites le geste de la main.
Lorsqu’il y a deux arsis à la suite, on représente la seconde par une boucle.
Arsis ou thésis : un choix obligé
Il ne peut y avoir une arsis et une thésis dans la même pulsation. C’est l’un ou l’autre.
Lorsque vous placez une thésis, celle-ci remplace le rythme simple qui ne doit plus apparaître.
L’arsis et la thésis prennent chacune la totalité de la pulsation (posé et levé), pas moins mais pas plus.
Un premier mouvement ascendant jusqu’au sommet la. On place une arsis au début de la mélodie et une arsis en boucle au sommet.
Le mouvement descend jusqu’au si, suivi d’une autre note ponctuante. On place des rythmes simples et une thésis après la seconde note ponctuante.
Un nouveau mouvement commence avec ré. Il est ascendant jusqu’au si. On place des arsis jusqu’à la fin du mouvement, la note ponctuante le mouvement descend jusqu’au fa. On revient donc au rythme simple jusqu’au fa.
Le dernier mouvement est plutôt ascendant puisqu’il y a un sommet sur fa. On place donc une arsis en boucle sur le second ré.
Pour rendre ce travail plus facile, vous pouvez le diviser en plusieurs phases :
1) La première étape consiste à placer les thésis sous les notes ponctuantes, ici les noires. Lorsqu’il y en a deux ou plus à la suite, on place la thésis sous la dernière et des rythmes simples sous celles qui la précèdent.
2) On place ensuite les arsis en début de phrase, c’est à dire autour de la première note au posé et après les thésis des notes ponctuantes. Le graphisme de l’arsis englobe toutes les notes d’un rythme simple.
3) Ensuite, si la mélodie monte, on place des arsis en boucle (autour de la note au posé). Si elle descend, on revient au graphisme habituel de la pulsation, le posé levé. Lorsque le mouvement n’est pas évident à première vue, il faut regarder les relations de posé à posé.
4) Sous chaque arsis, on place le signe de tension <. S’il y a plusieurs arsis en boucle à la suite , on place un seul et long signe de tension <.
5) Sous chaque thésis et sous les pulsations en mouvement descendant, on place le signe de détente > . S’il y en a plusieurs à la suite (posés levés d’un mouvement descendant et thésis de la fin de ce mouvement), on place un long signe de détente >.
[1] "La tonique est un son précis doué d’une vie rythmique. Physique d’abord, puisque le son est le produit d’un choc vibratoire. Mais aussi symbolique, puisqu’on va lui donner une pulsion ayant valeur de représentation d’un mouvement intérieur ou d’un état psychique. La pulsion est à la base de la vie psychique et mentale. Elle est constituée de deux moments : moment de détente et moment de tension. Tension-détente (élan-repos, levé-posé) est la définition même de toute la vie sur la terre... Il ne faut pas confondre le rythme avec la métrique qui n’est que la mesure, la longueur du temps que met la tension ou la détente à vivre. " nous y explique JEAN ROBERT