COURS 46 : COMPOSITION LA POLONAISE
Consulter l’ensemble des articles de cette rubrique
Jean Sébastien BACH : Polonaise en mi majeur BWV 817
L’allure un peu sautillante de cette polonaise de Jean-Sébastien Bach est donnée par les notes au levé dans l’accompagnement de la voix inférieure.
Ces notes au levé ont un rôle particulier dans cette polonaise car très souvent, elles forment une troisième voix. Nous ferons donc la distinction entre notes au posé, ligne de basse réelle et les notes au levé, notes pédales dans l’exposition ou notes de l’accord en mouvement parallèle avec la basse dans certains commentaires.
La voix de basse est la partie la plus délicate à écrire dans cette polonaise. Sa mélodie véritable est principalement formée des notes au posé. C’est en considérant ces posés qu’il faudra contrôler soigneusement la linéarité de la mélodie.
Certaines notes au levé forment la 3ème voix mais d’autres font néanmoins partie de la ligne ( rien n’est jamais aussi simple chez Bach :) .
- Dans le premier schème e par exemple, la première note au levé fait partie de la ligne de basse. Dans cette mesure, la ligne de basse est donc : mi ré# do# si la. La voix intermédiaire apparaît aux temps 2 et 3 avec une pédale sur mi.
- Dans le schème e1, c’est plus simple, les notes au posé forment la ligne de basse et les notes au levé, la voix intermédiaire.
Parfois la ligne de basse reste sur les notes de l’accord et il n’y a plus de seconde voix. C’est le cas par exemple dans l’exposition aux mesures 4, 7 et 8.
Il vous faudra donc commencer par écrire la ligne de basse en plaçant les notes au posé, puis dans un second temps, insérer les notes au levé, pédales de tonique ou de dominante de préférence. Ces notes pédales forment donc une voix intermédiaire et se placent au-dessus des notes de basse au posé et non en dessous. Cela les rend beaucoup plus légères car elles passent ainsi au second plan.
Dans certains passages comme le second commentaire de la réexposition, les notes au levé sont des doublures en tierces ou en sixtes de la mélodie de basse au posé. Dans ce cas, on notera que Bach les fait passer sous la voix au posé.
Croisement de voix basse/ note pédale
Lorsque vous placez une note pédale au levé, elle doit toujours rester plus haute que la note de basse au posé. Sinon, on pourrait considérer qu’il y a un croisement de voix entre la voix intermédiaire et la basse.
Réexpo basse 1er commentaire
Le premier commentaire de la réexpositon est basé sur la technique de la variation. La mélodie de basse imite à la seconde supérieure celle des deux voix précédentes tandis que la voix supérieure procède en variations de l’antécédent. Il est donc souhaitaible de reprendre cette structure et cette technique dans votre pièce.
Les cadences dans l’exposition
Bach décale les cadences au début de l’exposition. Au lieu qu’elles s’enchaînent de part et d’autre de la barre de mesure, elles sont situées ici sur les deux premiers temps. C’est un procédé qu’il est intéressant de reprendre également.
Concernant ce sujet, je vous renvoie vers une question intéressante sur le Forum.
article publié le jeudi 5 juin 2014 et lu 4682 fois.
Jean-Luc KUCZYNSKI est compositeur et professeur de composition musicale depuis 1988 aux ACM et depuis 1999 à l’école d’écriture et de composition Polyphonies.
Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis !
Articles les plus lus de Jean-Luc KUCZYNSKI
Chiffrages et notation des accords (I). Les chiffrages américains
Toute musique basée sur la tonalité et les modes, qu’elle soit classique, jazz, chanson ou autre dispose des même sept accords. Leur structure est relativement simple et strictement identique dans toutes les musiques. Toutefois, leurs chiffrages ou leurs notations différent et peuvent sembler parfois d’un abord complexe. Dans cette petite mise point, nous nous intéresserons d’abord aux chiffrages américains, utilisés en jazz et en musique de variété puis au prochain article, au chiffrage classique de la basse continue.
Article
Dans Comme par exemple • le 20 mars 2013 • 207268 lectures
Chiffrages et notation des accords (II). Basse continue et basse chiffrée
Après avoir abordé les chiffrages américains, nous abordons un autre système de notation des accords également destiné aux instrumentistes : la basse continue qui est devenue la basse chiffrée. Il est intéressant de comprendre son principe car cette technique d’écriture a généré le chiffrage qui a cours dans les traités d’harmonie classique.
Article
Dans Comme par exemple • le 7 août 2013 • 74557 lectures
Introduction à l’analyse : l’art de la variation dans la sonate k331 de Mozart (IV)
De tous temps, la variation a été un genre musical très prisé des compositeurs. Elle offre en effet des possibilités de renouvellement mélodique ou harmonique quasi illimitées. Poursuivons donc l’étude du premier mouvement de la sonate pour piano k331 de Mozart, dont nous avons déjà abordé le thème dans un précédent article, par l’analyse de la première des six variations. Et découvrons également l’art de la variation de Mozart. lire l’article
Article
Dans Comme par exemple • le 15 octobre 2015 • 20471 lectures
Lire une partition d’orchestre
Suivre la musique sur une partition d’orchestre est plus aisé qu’on ne pense avant de s’y être essayé. Toutefois, il importe de connaître certaines conventions de présentation qui régissent l’écriture d’une telle partition. Cet article présente les principales indications instrumentales à connaître et leur évolution, pour vous permettre, élèves de Polyphonies, de vous appuyer sur ce mémo, non seulement lorsque vous suivez la partition de l’œuvre que vous écoutez (activité que nous ne conseillerons jamais assez), mais aussi dans vos propres recherches en écriture ou vos travaux d’orchestration.
Article
Dans Comme par exemple • le 5 septembre 2007 • 82942 lectures
Enseignement de l’harmonie : marche harmonique, sixte napolitaine, accords altérés et accords de neuvième.
Lors de mes études d’harmonie en France et en Allemagne, il a été fait mention de sujets que vous ne semblez pas aborder en harmonie. Je veux parler entre autres des marches harmoniques, des sixtes altérées comme la sixte napolitaine ou bien des accords de 9èmes. Tous ces éléments étaient considérés comme importants - ou du moins inhérents à l’étude de l’harmonie, allons nous les étudier durant notre formation ?
Lire la réponse
Article
Dans Bonne question ! • le 9 juin 2006 • 31050 lectures