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Dans cette dernière série d’exercices de mélodie, nous inversons notre énoncé de départ en plaçant maintenant des notes non-pivot au posé.
Dans ces exercices, il est intéressant d’essayer d’en placer le plus possible au posé sans que cela soit nécessairement systématique. Bien entendu, la note non-pivot doit obligatoirement être résolue mais cette fois, elle le sera au levé.
Dans la pratique, pour obtenir une note non-pivot au posé, commencez par indiquer l’état A ou B au début de la pulsation puis placez une note non-pivot au posé. Résolvez tout de suite la au levé. Pour être certain que cette note au levé soit bien pivot, faites la suivre d’un intervalle disjoint. Recommencez à chaque fois ce processus en A ou en B.
Analyse non pivot posé
Pour considérer qu’une note au posé est non pivot, il ne faut pas qu’une analyse plus simple soit possible. L’auditeur perçoit toujours ce qui est le plus simple. Souvent, on peut analyser un passage en pivot posé s’il ne comporte que des mouvements conjoints. Il n’y a pas d’ambiguïté lorsque la résolution, c’est-à-dire la note pivot au levé, est suivie d’un mouvement disjoint. Ce peut être aussi la dernière note au levé, dans une série de notes conjointes, qui se termine par un intervalle disjoint après le levé.
Nous avons commencé cet exercice en fa mineur par la tonique, note pivot au posé en A.
A la seconde pulsation, nous avons placé un sib au posé, note non-pivot en A suivie de sa résolution sur lab. Pour être assuré que lab est pivot au levé, nous la faisons suivre d’un intervalle disjoint. Elle est alors obligatoirement pivot. En effet, non-pivot elle ne serait pas résolue. Son message est la broderie.
A la pulsation suivante, nous avons souhaité passer en B. J’ai donc placé une note non-pivot en B au posé, do. Elle est résolue sur sib. Pour que cette analyse fonctionne, j’ai fait suivre sib d’un réb.
Même figure à la quatrième pulsation avec cette appogiature au posé en A.
On reste en A pour les cinquième et sixième pulsations. Comme toutes les notes sont conjointes, c’est en observant l’intervalle qui suit la dernière note au levé de la sixième pulsation que l’on détermine si l’on est en A ou en B. Fa étant suivi d’un intervalle disjoint, cette note est obligatoirement pivot et donc pivot en A ici. On peut donc alors analyser à rebours toutes les notes de ces deux pulsations en A. Après avoir indiqué cette analyse, on vérifie si une analyse plus simple, pivot/posé, n’est pas possible. Ce n’est pas le cas ici.
Retard
Le retard est une note non pivot au posé, préparée sur la même note et résolue au levé. Il doit toujours être préparé par une note pivot.
Appogiature
Une note non pivot au posé qui n’est pas préparée est une appogiature. A noter que l’appoggiature au posé est couramment la seule appogiature dont parlent les traités de solfège qui omettent la plupart du temps l’appogiature au levé. Il en découle une confusion sur les messages, estimant par ailleurs que toute note non-pivot au posé (broderie, note de passage) est une appogiature.
Notes fonctionnelles plus longues que la résolution
La note fonctionnelle est très expressive. Elle l’est plus encore lorsqu’elle est au posé. Pour ne pas créer l’impression d’un trop fort déséquilibre mélodique, il est préférable que la valeur métrique de la note fonctionnelle au posé ne soit pas plus longue que celle de sa résolution. C’est l’usage en écriture classique.
Note fonctionnelle au posé toujours suivie d’une note pivot
Pour la même raison, il est préférable que la note fonctionnelle au posé soit suivie d’une note pivot et non d’une autre note fonctionnelle.