Dossier sur Philippe Boesmans, compositeur
Dans ce dossier consacré au compositeur belge Philippe Boesmans, vous trouverez une série d’articles et d’interviews qui situe cet artiste issu du sérialisme, dont l’œuvre reçoit un plébiscite unanime en France et en Italie notamment, à l’aube de ses 70 ans. On dit de son travail pour l’opéra qu’il a « beaucoup fait pour la renaissance du genre à la fin de ce XXe siècle », rien que ça ! ce qui nous a évidemment poussé à fouiner sur le net pour en savoir plus sur cette œuvre et ce compositeur qui « se soucie avant tout de faire une musique gracieuse et accessible »... Lire l’article
INTERVIEWS
Philippe Boesmans, la nouvelle âme de l’opéra contemporain
« Grand, sec et séducteur, Philippe Boesmans est un solitaire très entouré. Beaucoup d’humour, encore plus de tendresse pour ses semblables, il vit au centre de Bruxelles dans un petit appartement, entre un piano à queue de concert et un canapé, l’un et l’autre noirs. Ses succès ne l’ont pas changé, si ce n’est qu’il se plaint des dithyrambes de certains critiques. "À dire que j’ai du talent, certains ont même écrit du génie ! (ont-ils jamais entendu un opéra de Mozart ?), ils m’empêchent d’en composer un nouveau. Ces compliments me font peur et me coupent toute inspiration. "
Propos recueillis Le 20/04/2000 par Antoine LIVIO sur AltaMusica.com
Philippe Boesmans : Interview-express
« Avec quarante ans de composition dans les pattes, sa patience d’artisan et son ironie de galopin, Boesmans est plus libre que jamais. Sa musique est un lièvre fou : on lui court après mais on ne l’attrape jamais. Faussement néo-classique, elle feint de promettre le confort d’une beauté ancienne ; mais elle l’escamote à mesure. Soupirs, glissements, retraits, extases minuscules, clins d’yeux, songes, réveils, emportements, regretsÉ : enflammée et pudique, elle est toujours en avance d’un affect. » Interview d’Ictus en janvier 2001
- Luc Bondy et Philippe Boesmans durant les répétitions de Julie
Boesmans, entre maîtrise et abandon
« C’est après la création de Julie, en mars 2005, que le festival Ars Musica a commandé à Boesmans une nouvelle oeuvre pour soprano et orchestre. « J’ai été séduit par l’idée, parce que j’aime beaucoup la voix de Barbara Hannigan pour qui j’étais supposé écrire cette pièce, nous a-t-il confié. Quelques mois plus tard, je me suis senti incapable de me lancer dans une nouvelle oeuvre vocale, et j’ai tout de suite pensé à la musique de chambre. J’ai immédiatement senti que je ne voulais pas d’un ensemble qui ait un son musique contemporaine trop marqué. Je voulais privilégier les hauteurs de notes, et non les couleurs. »
Article de MICHEL DEBROCQ dans Le Soir en ligne, jeudi 23 mars 2006
De la grâce avant toute chose
Philippe Boesmans et son élégante désinvolture apparaissent régulièrement à la Monnaie depuis que Gérard Mortier en a fait le compositeur en résidence de l’opéra de Bruxelles. De son adaptation de l’Incorronatione di Poppea en 1989, au récent Wintermärchen, le compositeur belge n’a cessé d’enthousiasmer la presse du monde entier. Son deuxième opéra, Reigen, est même entré dans la prestigieuse collection de l’avant-scène opéra qui lui accordera son seul numéro consacré à une œuvre des années 90. On ose même dire - et bien au-delà des frontières de la Belgique - que le temple de la modernité qu’est la Monnaie aurait comme compositeur en résidence le plus grand musicien classique en activité. Bien loin de partager cet avis, Philippe Boesmans, jetant un œil désintéressé aux bavardages qui l’entourent, se soucie avant tout de faire une musique gracieuse et accessible, ce qui - diantre - est bien rare depuis que l’opéra sériel a mis un terme aux ambitions du cantabile. Interview de Camille De Rijck, paru sur forumopera.com
BIOGRAPHIE
Après des études de piano au Conservatoire Royal de Musique de Liège où il obtient un Premier prix, il renonce à une carrière d’instrumentiste - malgré quelques concerts avec l’Ensemble Musique Nouvelle -, pour se consacrer à la composition en autodidacte. Visiter la page.
AUTRES LIENS
En savoir plus sur « Julie » de P. Boesmans
Discographie complète de Philippe Boesmans
Critique : Philippe Boesmans à Ars Musica 2006
Critique : Philippe Boesmans ou la création dans les tranchées
EXTRAITS D’OEUVRES
Deux courts extraits à écouter : « Wintermärchen » (fin du second acte) et « Julie » (Le rêve de Julie).
www.pelleas-artists.com
article publié le mercredi 2 février 2011 et lu 8554 fois.
Responsable administration de l’école à distance POLYPHONIES.
Conception et réalisation des supports formation. Responsable rédaction du Mensuel. Chanteuse.
Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis !
Articles les plus lus de Joëlle KUCZYNSKI
Jean-Philippe RAMEAU : Les Boréades
Né au temps de Lully et mort au temps de Mozart, Jean-Philippe Rameau domine de haut l’opéra français du XVIIIème, toujours tributaire de l’esthétique de Lully et de la tradition fastueuse des fêtes royales. En faisant un triomphe à la musique de Rameau, après un siècle d’ignorance respectueuse, le public aujourd’hui en a consacré l’originalité, la richesse et le pouvoir d’émotion.
Voici le compte rendu de l’écoute musicale des BOREADES, animée par Jean Robert le 04/04/08 à Trepsec (16). Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 6 novembre 2020 • 20708 lectures
Arthur HONEGGER : Jeanne au bûcher
« La musique doit changer de caractère, devenir droite, simple, et de grande allure : le peuple se fiche de la technique et du fignolage. J’ai essayé de réaliser cela dans « Jeanne au bûcher ». Je me suis efforcé d’être accessible à l’homme de la rue tout en intéressant le musicien » nous confie Honegger. Ce « Beethoven du pauvre » comme il aimait à se définir, se préoccupa toujours de toucher un large public, dans ses oeuvres comme dans ses musiques de films, sans rien sacrifier de ses exigences musicales. Compte rendu de l’écoute musicale, animée par Jean-Robert, et qui a eu lieu à Trepsec, le 30 et 31 mai à Trepsec (16)
Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 4 septembre 2009 • 13921 lectures
Benjamin BRITTEN : War Requiem
Le War Requiem est une énorme symphonie chorale, dans laquelle il faut voir un chef-d’œuvre du vingtième siècle, écrit lorsque Britten approchait de la cinquantaine. Ce fut un grand plaidoyer contre la guerre et pour la réconciliation des peuples. 45 ans après, l’œuvre est toujours aussi fascinante, toujours aussi bouleversante. Britten rapproche le texte latin du Requiem, de foi et de compassion, avec les poèmes de Wilfried Owen, soldat au milieu du terrible carnage de 1914/1918. Cette composition magistrale réunit à la fois un grand orchestre et un orchestre de chambre, un grand chœur et un chœur d’enfants ainsi que trois solistes, pour clamer la tragédie humaine que fut la "der des der", et hélàs après elle, toutes les autres. Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 1er octobre 2008 • 37392 lectures
Evolution du contrepoint (partie I) : de l’organum au motet médiéval.
Point contre point, "punctus contra punctum", c’est tout l’art d’écrire une note (un point sur la portée) en face d’une autre note. Contrairement à la musique orientale, qui développe avec un suprême raffinement la ligne monodique, l’Occident, à partir du IXe siècle, explore un univers sonore qui superpose plusieurs lignes mélodiques simultanément. Art exigeant, il demande au compositeur une maîtrise consommée dans le cheminement mélodique, l’indépendance des parties, le contrôle de leurs contrastes et complémentarités. En retraçant son évolution, nous avons voulu que ce dossier donne sens aux études que vous entreprenez aujourd’hui, élèves de Polyphonies, que vous puissiez les replacer dans leur contexte à la fois historique et musicologique. Comprendre l’apport du contrepoint dans la musique occidentale, situer ses enjeux, et par là-même les raisons de l’étudier encore, nous paraît important. Ce dossier, s’il parvient à vous y aider, aura rempli sa fonction. Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 5 février 2008 • 69037 lectures
Béla BARTOK : Musique pour cordes, percussion et célesta
Dans cette pièce, l’inspiration de la musique traditionnelle folklorique se superpose à un style mélodique particulier, et qui atteint ici sa perfection. Tout est exceptionnel dans cette musique taillée dans du cristal : la transparence et l’ambiguïté tonale de l’harmonie, la profonde originalité de l’instrumentation... Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 17 décembre 2011 • 44619 lectures