Les symboles "poussez" ou "tirez" dans une partie de cordes définissent la direction du coup d’archet donné par l’instrumentiste. Ils sont importants car ils affectent directement l’attaque de la note et donc sa sonorité. Exemple : les premières mesures de la symphonie n°40 de W.A.Mozart. Lire la suite
L’indication "poussez" génère une attaque lente -le son arrive progressivement.
L’indication "tirez", une attaque franche et nette.
La première conviendra parfaitement pour une attaque en douceur et la seconde pour une attaque plus énergique. Dans la pratique, on les emploie toutefois d’une manière plus nuancée. Avec ces deux coups d’archets, les bons violonistes peuvent produire en effet une attaque aussi franche ou aussi progressive.
D’autres indications existent pour le jeu de l’archet. On peut en effet spécifier :
La position de l’archet pour attaquer la note -au début ou au milieu de celui-ci-.
La durée de ce coup d’archet. Une liaison au dessus d’un groupe de notes indique qu’elles doivent être jouées en un seul coup d’archet, « poussez » ou « tirez »
Un grand nombre de coup d’archets sont propres à la technique des cordes : pizzicato, spicato, détaché, legato...
A l’orchestre, tous les instrumentistes d’un même pupitre (1ers violons, altos ...) doivent avoir des coups d’archets identiques pour obtenir une sonorité de pupitre homogène. Le compositeur peut les indiquer, mais il faut qu’il ait une bonne connaissance de la technique des cordes pour être certain d’obtenir le résultat désiré. Il faut être prudent car des coups d’archets inadéquats peuvent rendre un trait musical difficile à exécuter. Dans une composition, on peut se limiter à placer cette indication sur les passages importants et notamment lorsque la musique nécessite un coup d’archet inhabituel. Les musiciens ont une grande expérience et savent gérer à bon escient ces coups d’archet. A ce sujet, le compositeur gagnera beaucoup à collaborer avec les musiciens.
A l’orchestre, le chef d’orchestre, le premier violon ou le chef de pupitre peuvent définir ces indications dont le rôle expressif est, on le voit, très important.
Exemple : premières mesures de la symphonie n°40 de W.A.Mozart :
Dans cette partition, ce serait logique de commencer par un "poussez" ; mais il n’y a rien d’obligatoire. Le crescendo sur le grand intervalle de sixte déterminera notre choix : la longueur d’archet à utiliser est proportionnelle à l’intensité de la force souhaitée. Il faudra donc beaucoup de longueur pour donner la puissance nécessaire au dernier schème mib-ré-ré-sib.
Ce thème commence d’une manière très statique (répétitions et tournoiement) sur les deux premières mesures, et se termine par un grand saut très expressif. Tout le début pourra donc être joué p d’une manière égale et le crescendo rapide interviendra à la fin.
Les coups d’archet devront mettre en valeur l’expression de ce passage.
Dans la mélodie, les notes reliées par une liaison sont jouées dans le même coup d’archet. Mib et ré sont donc joués dans le même coup, mais le ré qui suit au posé pourrait l’être également (sans être legato et donc avec une brève coupure de son) car il n’est pas nécessaire d’utiliser toute la longueur de l’archet. D’ailleurs, pour jouer p, on utilise peu de longueur d’archet.
Ici, on peut placer par exemple un « poussez » sur le premier mib, un « tirez » sur le second et à nouveau un « poussez » sur le 3ème mib en conservant l’archet jusqu’au sib, et en prenant soin d’utiliser peu d’archet sur les figures mib ré-ré, ainsi qu’en développant tout l’archet sur la sixte. Les mib seraient attaquées au talon, c’est-à-dire au début de l’archet. On obtient plus de douceur encore en commençant à la pointe mais cela ne conviendrait pas ici.
C’est une solution ; il y en a certainement d’autres ;)