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Méthode de basse-chiffrée par Martial Morand

Eclipsant les savantes polyphonies du XVe, la monodie accompagnée fait naître à la fin du 16ème l’habitude de ne plus écrire de l’accompagnement que la ligne de basse, au dessus de laquelle on place un chiffrage qui doit indiquer la manière de réaliser les accords de la mélodie. Cette simplification dans la notation musicale, la basse chiffrée, élargit considérablement le rôle de l’accompagnateur. A mi-chemin entre l’interprète et le compositeur, il doit maintenant improviser les parties intermédiaires et les ornements en les adaptant au caractère de l’œuvre, et doit savoir reprendre en imitation les motifs de la mélodie.

Pour vous entraîner efficacement à la technique de la basse chiffrée : voici les trois volumes de la méthode de Martial Morand (mise à jour 2012) lire la suite

VOLUME 1

Première approche : Le style français du 18ème siècle

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TABLE DES MATIERES

Textes du répertoire :
 BLAVET : sarabande p.30, sarabande p.39
 BRANCHE : largo p.42
 CAIX D’HERVELOIS : menuet p.9, menuet p.24, menuet p.36
 COUPERIN : sarabande p.45
 HAENDEL : gavotte p.15
 HOTTETERRE : gavotte p.17
 LECLAIR : sarabande p.41, andante p. 43
 MARAIS (Roland) : menuet p.16, menuet p.34, sarabande p.40
 MONTECLAIR : menuet p.7
 MOREL : La Fanchonnette p.29
 PURCELL : air p.25

Brunettes de DANDRIEU :
 La bergère qui m’engage p.12
 Tircis et Cloris p.22
 Dans le fond de ce bocage p.28
 La bergère que je sers p.35

Chansons traditionnelles :
 Sur l’pont du nord p.2
 Ne pleure pas Jeannette p.3
 Il était un petit homme p 3
 Mon père m’a donné un mari p.4
 J’ay descendu p.5
 Berceuse p.6
 Le palais royal p.18

"J’ai créé ma méthode en cherchant d’abord à rendre cette discipline abordable par des enfants, ce qui m’a amené à réaliser une synthèse entre le langage théorique actuel et celui qu’on trouve dans les traités anciens. Cette perspective m’a séduit par son ouverture vers les pianistes et les organistes non spécialisés dans la musique ancienne. La basse chiffrée devient alors une sorte de terrain de réconciliation !

Cette méthode s’appuie sur la théorie "moderne" héritée de Rameau. Les "empreintes" proposées pour la main droite (voir pages 5 et 6) associées au repérage des enchaînements II, V, I (voir pages 7 et 8) guident efficacement la main et l’oreille. On est alors en mesure de comprendre la logique adoptée dans la "Règle de l’octave" (voir page 10) et à partir de là, de lire les chiffrages anciens comme de s’en passer.

D’une manière générale ce premier volume est fondé sur le point de vue harmonique. La perception "horizontale" des enchaînements est confiée à la transmission orale. Par exemple, dans l’antépénultième mesure de la sarabande page 41, on pourra accompagner le +6 avec la tierce et l’octave, sans la quarte, pour une meilleure conduite des voix, même si je n’indique cette manière de faire que dans le deuxième volume.

Martial Morand, 2011

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VOLUME 2

Aperçus sur différents styles - 1ère partie (le répertoire du XVIIème)

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PLAN GENERAL

  • 17ème siècle (généralités)
  • 17ème en Italie
  • 17ème en Angleterre

Au XVIIème siècle la basse-chiffrée reste fortement marquée par l’esprit contrapuntique. En conséquence, le choix des accords dépend beaucoup de la conduite des voix. Quand les compositeurs ne renoncent pas à chiffrer leur basse, ils ne peuvent réellement le faire que de façon incomplète.

Cela pose un sérieux problème pédagogique et les auteurs de traités peinent devant la même difficulté : comment expliquer des enchainements d’accords quand on ne dispose pas encore d’une théorie de l’harmonie ?

Le premier objectif de ce cahier est de poser des points de repères pour le chiffrage. La pensée harmonique restera sommaire (on n’envisagera « verticalement » que des accords de quinte ou de sixte) mais la réalisation trouvera de beaux développements par le biais de retards ou de notes de passage, c’est-à-dire d’effets pensés « horizontalement ». Cette combinaison du vertical et de l’horizontal est en effet la clé du style musical du XVIIème siècle, période de transition entre le contrepoint de la Renaissance et l’harmonie du XVIIIème (la priorité donnée à l’harmonie devient manifeste en France à partir de la « Règle de l’Octave » publiée en 1716 : voir premier volume).

Le second objectif est d’apprendre à « colorer » différemment sa réalisation selon le style envisagé. Les accords étant bien choisis, il reste la manière de les égrener et d’agrémenter la réalisation. Entre l’accompagnement d’une canzon italienne du XVIIème siècle et celui d’une suite française du XVIIIème, on devrait retrouver toute la distance qui dans la musique pour clavier, sépare une toccata de Frescobaldi d’une allemande de Rameau. Plusieurs pages sont ainsi destinées à établir la connexion avec le répertoire de clavecin.

Martial Morand, 2012

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VOLUME 3

Aperçus sur différents styles - 1ère partie (le répertoire du XVIIème)

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PLAN GENERAL

  • 17ème en France
  • 18ème en Italie
  • 18ème en Allemagne
  • Conclusion pour les trois volumes
  • Epilogue

A la fin du XVIIème les Français évoluent vers une pensée plus harmonique, qui au siècle suivant conduira à la « Règle de l’octave » et aux théories de Rameau (voir premier volume).

Au XVIIIème les Italiens multiplient les dissonances par la rencontre inattendue de notes issues de mouvements mélodiques ou ornementaux. Telle appogiature empruntée à la partie de dessus sera par exemple intégrée dans l’accord, lui-même étant projeté sur une note de passage à la basse.

Les Allemands se distinguent par une logique rigoureuse ou les pensées « verticale » et « horizontale » sont savamment combinées. Ils amènent le chiffrage à son plus haut niveau de complexité. Au terme de ce travail sur les différents styles on mesure à quel point la même basse peut sonner différemment. Le choix approprié des accords et la manière d’agrémenter la réalisation apportent des colorations stylistiques précises. L’accompagnement est alors clairement identifié comme correspondant à tel lieu et à telle époque (voir page 57).

Martial Morand, 2012


Martial Morand s’est produit en concert dès l’âge de seize ans, en musique de chambre, comme soliste avec orchestre, ou seul en récital.

A vingt-deux ans il obtient le Diplôme National d’Études Supérieures de Musique de Lyon, ainsi que le Certificat d’Aptitude de professeur de clavecin. L’année suivante il est titulaire de la classe de clavecin du conservatoire de St Etienne.

Depuis 1994 il enseigne également au Conservatoire National Supérieur de Lyon. Il est régulièrement sollicité comme conseiller pédagogique pour la formation au Certificat d’Aptitude de professeur.

Son travail de restitution du Manuscrit de Mademoiselle de Bloren (pièces de clavecin) a été publié chez H. Lemoine.

Sur son site internet, Martial Morand vous propose des partitions à télécharger gratuitement, une collection de photos sur la construction d’un clavecin, une étude sur le manuscrit de mademoiselle de Bloren, des pages consacrées à la basse-chiffrée, aux traités anciens, à la relation entre musique et danse.

    Joëlle KUCZYNSKI
    Responsable administration de l’école à distance POLYPHONIES. Conception et réalisation des supports formation. Responsable rédaction du Mensuel. Chanteuse.
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