Frédéric DEBONS
Il y a quelques temps, j’avais demandé à Frédéric DEBONS, notre premier lauréat master, de bien vouloir se prêter à une petite interview pour que je puisse l’immortaliser dans notre "LIVRE D’OR" des anciens élèves... Et soudain il y a quelques jours, oh ! joie : "Voilà.. enfin... ça faisait longtemps que vous me l’aviez demandé et je m’y suis mis ... j’ai écrit une petite lettre aux autres élèves ..."
Je vous la livre ici dans son intégralité, et avec jubilation ! Si vous avez une baisse de moral chers élèves, lisez ses conseils avisés et marrants !... et véridiques ! Lire l’article
Chères Polyphoniennes, chers Polyphoniens,
Voilà quelque temps que j’ai terminé ma formation auprès de notre école favorite. Joëlle me demande de faire un petit « truc » pour le livre d’or des anciens élèves et on ne peut rien refuser à Joëlle.
Comme j’ai été le 1er élève à inaugurer bons nombres de cours, je ne voulais pas cumuler et être aussi le 1er dans le livre d’or (ceci étant une excuse toute pourrie et pleine de mauvaise foi, évidemment) !
Je me permets de vous écrire ces quelques lignes pour vous confirmer ce que vous savez certainement déjà tous : Polyphonies est un merveilleux moyen d’apprendre la composition.
Je dois avouer que la période allant du 23/04/2007 au 04/11/2011 a été très très spéciale pour moi. J’ai eu la chance de découvrir, jour après jour, comment se « combinait » la musique vu de l’intérieur. Ce fût comme un apprentissage d’une nouvelle langue. Et après ces longs mois de contrepoints, de compositions, de mélodies, de variations, de modulations… je peux affirmer sans prétention : je parle couramment la musique. D’ailleurs aujourd’hui, les rares fois où mon épouse m’énerve, je ne l’engueule pas mais lui écris une sonate. Bien sûr c’est une œuvre très dissonante et tout n’est pas résolu dans les règles de l’art, mais c’est plus agréable à écouter que le bruit de la vaisselle qui se casse. Pour la paix des ménages, je ne peux que vous encourager à faire de même.
Bien que la formation soit à distance, je ne me suis jamais senti à distance. On peut même dire, en poussant un peu, que j’ai eu certains cours au Conservatoire où je me sentais plus à distance qu’entre les mains de Sieur Kuczynski. Mais ça, ce n’est que pour être désagréable avec certains professeurs de solfège.
Le point fort de Polyphonies est son incroyable progressivité. On monte une pièce après l’autre, un peu comme si on montait un meuble Ikea, mais avec un plan clair (ce qui fait que ce n’est plus un meuble Ikea du coup, mais bon, là n’est pas le sujet de cette missive). A l’arrivée, on est un peu surpris d’entendre que « c’est moi qui ai écrit ça ». Personnellement, au départ, je ne me sentais pas capable d’écrie dans le style de Bach et en plus, pour faciliter mon niveau III, je n’avais pas tellement envie d’écrire comme ce bon vieux Jean-Seb. Mais Jean-Luc a su trouver, comme toujours, les corrections qu’il fallait. Et maintenant, j’ai une furieuse envie de fuguer, de toccater et de danser l’allemande. N’est-il pas merveilleux ce Jean-Luc ?
Enfin, pour encourager les étudiants qui peinent dans les 3 premiers niveaux, je ne dirai qu’une chose : le niveau IV c’est trop de la balle. Vers la fin, du moment que tu mets toutes les notes connues sous nos climats, tu fais à peu près comme tu veux. Elles sont bien loin les quintes successives ou ce genre de bêtises tellement niveaux I à III. En plus, le sérialisme c’est tellement utile pour décrire le cassage de vaisselle évoqué quelques lignes plus haut.
Dans l’attente de vous écouter durant le générique du prochain Spielberg, je vous souhaite, chères Polyphoniennes, chers Polyphoniens, plein de patience, de courage et de persévérance pour finir vos études.
Avec mes mélodieuses salutations.
Frédéric Debons
article publié le jeudi 24 janvier 2013 et lu 4507 fois.
Responsable administration de l’école à distance POLYPHONIES.
Conception et réalisation des supports formation. Responsable rédaction du Mensuel. Chanteuse.
Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis !
Articles les plus lus de Joëlle KUCZYNSKI
Evolution du contrepoint (partie I) : de l’organum au motet médiéval.
Point contre point, "punctus contra punctum", c’est tout l’art d’écrire une note (un point sur la portée) en face d’une autre note. Contrairement à la musique orientale, qui développe avec un suprême raffinement la ligne monodique, l’Occident, à partir du IXe siècle, explore un univers sonore qui superpose plusieurs lignes mélodiques simultanément. Art exigeant, il demande au compositeur une maîtrise consommée dans le cheminement mélodique, l’indépendance des parties, le contrôle de leurs contrastes et complémentarités. En retraçant son évolution, nous avons voulu que ce dossier donne sens aux études que vous entreprenez aujourd’hui, élèves de Polyphonies, que vous puissiez les replacer dans leur contexte à la fois historique et musicologique. Comprendre l’apport du contrepoint dans la musique occidentale, situer ses enjeux, et par là-même les raisons de l’étudier encore, nous paraît important. Ce dossier, s’il parvient à vous y aider, aura rempli sa fonction. Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 5 février 2008 • 68744 lectures
Giacomo PUCCINI : Madama Butterfly
« La difficulté consiste à commencer un opéra, c’est-à-dire à trouver son atmosphère musicale. Une fois le début composé, il n’y a plus rien à craindre » Ainsi se confiait Puccini à son librettiste Adami. Aux préludes et ouvertures, le compositeur préfère des introductions abruptes, qui plongent l’auditeur au coeur du drame. Trop souvent intégré au mouvement vériste, longtemps vilipendé, il a su pourtant créer un univers sans pareil dont la beauté et l’émotion restent des mystères. Lire l’aticle
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 5 décembre 2007 • 12002 lectures
Béla BARTOK : Musique pour cordes, percussion et célesta
Dans cette pièce, l’inspiration de la musique traditionnelle folklorique se superpose à un style mélodique particulier, et qui atteint ici sa perfection. Tout est exceptionnel dans cette musique taillée dans du cristal : la transparence et l’ambiguïté tonale de l’harmonie, la profonde originalité de l’instrumentation... Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 17 décembre 2011 • 44391 lectures
Arthur HONEGGER : Jeanne au bûcher
« La musique doit changer de caractère, devenir droite, simple, et de grande allure : le peuple se fiche de la technique et du fignolage. J’ai essayé de réaliser cela dans « Jeanne au bûcher ». Je me suis efforcé d’être accessible à l’homme de la rue tout en intéressant le musicien » nous confie Honegger. Ce « Beethoven du pauvre » comme il aimait à se définir, se préoccupa toujours de toucher un large public, dans ses oeuvres comme dans ses musiques de films, sans rien sacrifier de ses exigences musicales. Compte rendu de l’écoute musicale, animée par Jean-Robert, et qui a eu lieu à Trepsec, le 30 et 31 mai à Trepsec (16)
Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 4 septembre 2009 • 13620 lectures
Jean-Philippe RAMEAU : Les Boréades
Né au temps de Lully et mort au temps de Mozart, Jean-Philippe Rameau domine de haut l’opéra français du XVIIIème, toujours tributaire de l’esthétique de Lully et de la tradition fastueuse des fêtes royales. En faisant un triomphe à la musique de Rameau, après un siècle d’ignorance respectueuse, le public aujourd’hui en a consacré l’originalité, la richesse et le pouvoir d’émotion.
Voici le compte rendu de l’écoute musicale des BOREADES, animée par Jean Robert le 04/04/08 à Trepsec (16). Lire l’article
Article
Dans Dossiers musicologiques • le 6 novembre 2020 • 20389 lectures